La Commission diocésaine justice et paix (CDJP) de Bunia a vivement condamné mardi la recrudescence des violences armées dans l’Ituri. Cette structure catholique a exprimé son indignation lors d’une conférence de presse réagissant aux récentes attaques meurtrières dans le territoire de Djugu.
Les assauts perpétrés lundi par les miliciens CODECO contre les localités de Nizi et Lopa ont fait au moins 21 victimes, majoritairement civiles. Des dégâts matériels considérables ont été enregistrés, contraignant plusieurs familles à fuir leurs habitations. Ces attaques CODECO à Djugu s’inscrivent dans l’offensive menée contre le groupe armé Zaïre, allié à la Convention pour la révolution populaire.
La CDJP Bunia a dénoncé avec vigueur une alliance « contre nature » entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les miliciens de CODECO. L’Abbé Chrysante Ngabu Lidja, membre de la commission, a lancé un appel pressant : « Vous êtes frères. Cessez de vous battre, cessez de vous tuer ». Il a explicitement condamné « toute personne non militaire portant une arme » ainsi que cette collaboration militaro-milice.
Comment une telle entente pourrait-elle résoudre la crise sécuritaire qui déchire l’Ituri depuis des années ? La CDJP estime au contraire que cette collusion risque d’exacerber les tensions et d’enraciner la violence dans la province. L’Église locale qualifie cette situation de bombe à retardement pour la stabilité régionale.
Face à cette alliance FARDC CODECO, la commission réclame un sursaut patriotique immédiat. Elle prône la non-violence active et la résolution pacifique des conflits par tous les acteurs impliqués. Les responsables politiques et religieux sont exhortés à bannir les discours de haine et à rompre les pactes meurtriers qui alimentent le sous-développement éthique du pays.
Les localités de Nizi et Lopa, situées à 30 km au nord de Bunia, restent sous haute tension après ces événements sanglants. La CDJP insiste sur l’urgence d’une enquête indépendante pour établir les circonstances exactes de ces attaques et vérifier les allégations de complicité militaire. La persistance de la violence en Ituri interroge sur l’efficacité des mécanismes de sécurisation déployés dans cette région en proie à l’instabilité chronique.
Cette nouvelle flambée de violence Ituri survient alors que la province tentait péniblement de retrouver un semblant de normalité. Les déplacements de populations reprennent, fragilisant davantage les communautés déjà éprouvées. La CDJP rappelle que seules des solutions inclusives et le respect strict des engagements de désarmement pourront briser le cycle infernal des conflits armés.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
