Un carnage sanglant a frappé Bukera, village du territoire de Walungu au Sud-Kivu. Jeudi dernier, des éléments armés identifiés comme membres du mouvement rebelle M23 ont perpétré une attaque ciblée contre des civils sans défense. Le bilan provisoire fait état d’au moins dix-neuf morts, selon les sources locales.
L’information a été officiellement confirmée ce lundi 21 juillet par Béatrice Nanvano, députée provinciale élue de Walungu. Dans une déclaration accablante, elle a dénoncé “un massacre à répétition” qui plonge les populations dans une terreur permanente. “La population vit dans la peur, ne sachant plus où se réfugier”, a-t-elle martelé, soulignant l’urgence de la situation dans cette zone en proie aux violences chroniques.
Parmi les victimes de cette attaque du M23 à Walungu, neuf membres d’une même famille ont été exterminés par l’explosion d’un obus tiré depuis les positions rebelles. Une scène de désolation décrite comme systématique dans les conflits qui déchirent l’Est de la RDC. Comment justifier de telles frappes contre des habitations civiles ? L’impunité semble régner en maître dans ce conflit du Sud-Kivu.
Le député provincial Rukingira Munguakonkwa Justin, également élu du territoire, a corroboré les faits dans un témoignage concordant. Les deux parlementaires ont lancé un appel pressant à la communauté internationale, exigeant une intervention immédiate pour stopper l’hémorragie humaine. Leur condamnation unanime qualifie l’événement d’acte prémédité contre des non-combattants.
Ce massacre de civils en RDC survient dans un contexte sécuritaire délétère, malgré les récents accords de paix. L’attaque précèderait même la signature de l’accord de Doha, selon les déclarations de la députée Nanvano. Où sont les mécanismes de protection promis ? La région reste prisonnière d’un cycle infernal où les groupes armés multiplient les exactions.
Le territoire de Walungu, théâtre récurrent de violences, cristallise les défis sécuritaires du Sud-Kivu. Les survivants du village de Bukera errent désormais sans abri, victimes collatérales d’un conflit qui dépasse les frontières locales. Les forces de sécurité congolaises peinent à contenir l’avancée des factions rebelles dans cette zone stratégique.
Les organisations humanitaires s’alarment de la recrudescence des massacres civils en RDC. Ce nouvel épisode sanglant à Bukera rappelle cruellement la vulnérabilité des communautés rurales. Combien de vies faudra-t-il encore sacrifier avant une réponse coordonnée ? L’enquête sur les circonstances précises de l’attaque reste en cours, mais les témoignages convergent vers la responsabilité du M23.
La communauté internationale est sommée de passer des condamnations verbales aux actions concrètes. Les violences dans l’Est de la RDC exigent plus qu’un silence complice. Alors que le bilan pourrait s’alourdir avec la découverte de nouveaux corps, Bukera rejoint la longue liste des villages martyrs du Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net