Un constat alarmant émerge du dernier rapport UNFPA 2025 sur l’état de la population mondiale : en République Démocratique du Congo, une génération entière hésite à devenir parente, paralysée par un cocktail toxique d’incertitudes. Présenté ce jeudi à Kinshasa lors d’une cérémonie officielle co-organisée avec le ministère du Plan, le document révèle que quatre barrières invisibles entravent les aspirations reproductives des jeunes Congolais.
Imaginez un puzzle dont les pièces manquantes empêchent de voir l’avenir : c’est précisément ce que vivent ces jeunes confrontés à l’anxiété chronique face au futur. Comment envisager fonder une famille quand demain semble brouillé ? Cette inquiétude existentielle se double d’une réalité économique implacable. La précarité financière agit comme un frein mécanique : sans stabilité des revenus, comment assumer les coûts d’une parentalité sereine ?
Mais le paysage se complexifie avec un phénomène moderne : le retour de bâton en ligne. Les espaces numériques, censés être des lieux d’échange, se transforment trop souvent en arènes où les droits des femmes sont remis en cause. Ces cyber-violences créent un climat de défiance et d’isolement, éloignant encore davantage les jeunes du projet familial. Enfin, le rapport souligne l’effet multiplicateur des désavantages socio-économiques. Comme une maladie génétique sociale, les inégalités se transmettent, limitant l’accès aux services de base et creusant les écarts.
Face à ce diagnostic sévère, Noémi Dalmonte, représentante adjointe de l’UNFPA en RDC, a lancé un plaidoyer vibrant : “Garantir l’accès à la santé et aux droits sexuels et reproductifs est une pierre angulaire pour des sociétés durables”. Son appel résonne comme une prescription urgente : créer des conditions permettant aux jeunes de réaliser leurs aspirations parentales sans craindre le lendemain. Mais comment transformer cette vision en réalité concrète ?
Les experts présents ont formulé quatre remèdes stratégiques. Premièrement, investir dans la collecte de données précises sur la santé reproductive Congo – car on ne peut soigner ce qu’on ne mesure pas. Deuxièmement, impliquer activement les jeunes dans l’élaboration des politiques qui les concernent. Troisièmement, développer des cadres législatifs inclusifs plutôt que répressifs. Enfin, éviter toute politique hostile aux droits fondamentaux, véritables poisons pour l’épanouissement démographique.
Le vice-Premier ministre Guylain Nyembo a apporté la réponse gouvernementale : “Le Congo priorise l’autonomie de sa jeunesse”, affirmant l’engagement de l’État à traduire ces recommandations en actions. Une promesse cruciale alors que la ministre de l’Éducation nationale et des organisations jeunesse assistaient à ce lancement stratégique.
Ce rapport tombe à point nommé pour la journée mondiale population 2025. Il pose une question fondamentale : la RDC saura-t-elle transformer ses défis démographiques en opportunité ? La réponse passe par une révolution des droits reproductifs Kinshasa, où chaque jeune pourra décider librement de son avenir parental. Car comme le souligne le document, derrière les statistiques sur la fécondité jeunes RDC, se cachent des rêves individuels et la prospérité collective de demain.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd