Comment assurer la continuité éducative quand la violence force au déplacement ? La province éducationnelle Sud-Kivu 1 fait face à ce défi majeur alors que 71.955 candidats, dont une majorité remarquable de 37.484 filles, entament les épreuves du TENASOSP. Répartis dans 183 centres d’examen – 56 à Bukavu et 127 dans les territoires voisins – ces élèves incarnent la résilience d’un système éducatif sous pression.
Lancées officiellement au Lycée Wima de Bukavu, ces évaluations se déroulent dans un contexte sécuritaire préoccupant. « Nous avons donné l’ordre à tous les cadres d’identifier les enfants déplacés internes pour qu’ils passent leurs examens là où ils se trouvent, sans aucun frais », a déclaré Jean Marie Mwayesi, inspecteur principal provincial de l’EPST/Bukavu. Une mesure d’urgence pour préserver le droit à l’éducation des victimes des conflits récurrents dans la région.
La province éducationnelle Sud-Kivu 1, couvrant Bukavu et quatre territoires, présente une particularité notable : la surreprésentation féminine. « C’est toujours les filles qui sont plus nombreuses que les garçons », souligne M. Mwayesi, sans toutefois avancer d’explication définitive sur ce phénomène observé lors des examens scolaires en RDC.
Dans son allocution, le gouverneur Patrick Busubwangwi a appelé les candidats à « la sérénité et à un travail bien fait ». Un message de calme essentiel alors que les affrontements entre groupes armés, notamment le M23, continuent de déstabiliser certains territoires. Comment garantir l’équité des chances quand des milliers d’enfants déplacés composent dans des conditions précaires ? L’EPST Bukavu mise sur la flexibilité administrative pour répondre à cette crise éducative.
Les épreuves du TENASOSP représentent bien plus qu’un examen : elles sont un test de résilience pour toute la province éducationnelle Sud-Kivu 1. Alors que la région tente de maintenir son cap pédagogique malgré les tempêtes sécuritaires, la réussite de ces 71.955 candidats – surtout celle des filles majoritaires – symboliserait une victoire contre l’instabilité. Reste à savoir si les mesures exceptionnelles pour les enfants déplacés suffiront à compenser les traumatismes de la guerre.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd