Les tensions militaires persistent à l’Est de la République Démocratique du Congo malgré les initiatives diplomatiques en cours. Le vice-Premier ministre de la Défense, Guy Kabombo Muadiamvita, a alerté le conseil des ministres sur des mouvements inquiétants de troupes et de matériel le long des fronts du Nord et Sud-Kivu. Ces déploiements attribués aux “agresseurs rwandais et leurs supplétifs” signalent une escalade préoccupante dans le conflit est RDC.
Au Sud-Kivu particulièrement, un renforcement significatif des positions rebelles a été observé. “Leur objectif étant de s’emparer des territoires sous contrôle des FARDC notamment celui d’Uvira”, précise le compte-rendu ministériel du 11 juillet 2025. Ces mouvements surviennent alors que les FARDC M23 tensions atteignent un niveau critique malgré les négociations paix Doha.
Parallèlement, les opérations militaires Ituri se poursuivent intensément. La force conjointe FARDC-UPDF mène des assauts aériens et terrestres contre les bastions des terroristes ADF-MTM. Les forêts des territoires d’Irumu et Mambasa sont actuellement le théâtre d’offensives simultanées visant à déloger les groupes armés réfractaires.
Ces développements interviennent dans un contexte d’accusations croisées. Par la voix de son porte-parole Lawrence Kanyuka, l’AFC/M23 a dénoncé un “déploiement massif et provocateur” des troupes gouvernementales. La rébellion accuse Kinshasa de braquer ses armes vers des zones peuplées, qualifiant ces actes de “crime contre l’humanité”. Ces allégations jettent-elles une ombre sur les pourparlers en cours ?
Malgré ces tensions, les délégations gouvernementales et rebelles sont présentes à Doha pour un nouveau cycle de négociations. Cette médiation qatarie fait suite à l’accord préliminaire de Washington. L’objectif affiché reste la signature d’un accord de paix durable pour l’Est congolais. Dans le même temps, un sommet Washington RDC Rwanda se prépare. Les présidents Tshisekedi et Kagame sont attendus à la Maison Blanche sous l’égide de Donald Trump. Cette rencontre vise à finaliser le processus de paix initié entre Kinshasa et Kigali.
La situation militaire reste donc suspendue à ces doubles négociations. Les mouvements de troupes observés traduisent-ils une défiance envers le processus diplomatique ? Alors que les canons tonnent encore dans le Kivu, la communauté internationale surveille ces pourparlers qui pourraient sceller le destin de la région. Le sommet américain représente-t-il la dernière chance d’éviter une reprise totale des hostilités ? La réponse se joue désormais sur plusieurs fronts : militaire, diplomatique et politique.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd