Une mère de famille et ses quatre enfants, enlevés par des miliciens Mobondo dans la nuit de jeudi au village Pont-Kwango, ont été libérés après seulement deux jours de captivité. Les victimes avaient été transférées à l’état-major des assaillants, situé à vingt kilomètres du lieu de leur rapt. Cette libération intervient malgré le non-versement de la rançon d’un million de francs congolais initialement exigée.
Selon les informations recueillies, les miliciens visaient en réalité le chef de famille. Ce dernier a miraculeusement échappé à l’attaque. La société civile du Kwango révèle que les Mobondo opèrent avec une inquiétante liberté de mouvement dans la région. Leur modus operandi demeure inchangé : incursions rapides suivies d’un repli stratégique vers leur base arrière.
Symphorien Kwengo, vice-président du cadre de concertation de la société civile du Kwango, confirme les circonstances de cette libération. “Les miliciens ont relâché cette mère et ses quatre enfants deux jours après leur enlèvement, même si la rançon n’a finalement pas été versée”, précise-t-il. Le responsable tire la sonnette d’alarme sur l’inaction des forces de sécurité : “C’est une opportunité pour rappeler aux services de sécurité la nécessité de rester en alerte maximale. Les Mobondo constituent toujours une menace sérieuse. Ils viennent, opèrent, puis regagnent librement leur état-major”.
Les territoires de Kenge et Popokabaka restent particulièrement exposés à cette milice. Malgré une accalmie sécuritaire relative observée ces derniers mois, les groupes armés maintiennent leur emprise sur plusieurs villages. L’insécurité au Kwango prend un visage récurrent : enlèvements express, demandes de rançon et terreur psychologique infligée aux civils.
La libération sans contrepartie financière interroge. S’agit-il d’une manœuvre d’apaisement temporaire ou d’un calcul stratégique des Mobondo ? Les autorités congolaises sont-elles dépassées par cette milice qui défie ouvertement l’État de droit ? La société civile exige des mesures concrètes : déploiement renforcé des forces régulières, traque des sanctuaires et sécurisation des axes routiers.
Cette affève met en lumière la vulnérabilité persistante des populations rurales du Kwango. Alors que les Mobondo continuent d’agir en toute impunité, les habitants vivent dans la crainte permanente de nouvelles attaques. La libération de ces cinq otages, bien que réjouissante, ne doit pas masquer l’urgence d’une réponse sécuritaire globale face à cette milice qui gangrène la province.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd