Une fusillade militaire a ensanglanté l’aéroport international de Bangboka à Kisangani ce samedi 12 juillet 2025. Un élément d’une unité spéciale a ouvert le feu sur ses propres collègues en service durant l’avant-midi, déclenchant une crise sécuritaire immédiate dans la province de la Tshopo.
Selon des sources militaires de la troisième zone de défense contactées par notre rédaction, le bilan est lourd : trois militaires ont perdu la vie sur place. L’auteur des tirs, après avoir abattu deux collègues, s’est suicidé. Un quatrième militaire, grièvement blessé, a été évacué vers un hôpital militaire où son pronostic vital serait engagé.
Comment un tel drame a-t-il pu survenir en plein cœur de l’infrastructure aéroportuaire ? Les premiers éléments de l’enquête révèlent que le soldat présentait “des signes avérés de maladie”. Son commandant avait ordonné son placement en état d’arrestation par mesure de précaution avant l’incident. Mécontent de cette décision, le militaire interpellé aurait invoqué un besoin physiologique pour se soustraire à la surveillance.
Profitant de ce répit, il se serait emparé de son arme. Le chef de poste a été abattu à bout portant, succombant sur le coup. Un second collègue présent à proximité immédiate a subi le même sort. Le chef de peloton, cible suivante, a reçu des impacts balistiques avant que l’agresseur ne retourne l’arme contre lui-même.
Malgré la gravité de cet incident à l’aéroport Bangboka, les activités aériennes ont été rapidement rétablies. Les passagers ont pu embarquer et débarquer normalement, même si un dispositif sécuritaire renforcé a été déployé autour de la zone opérationnelle. Les autorités militaires ont ouvert une enquête approfondie pour établir les circonstances exactes de cette fusillade.
Cette tragédie relance le débat sur la prise en charge des troubles psychologiques au sein des forces armées en RDC. Comment détecter préventivement ces cas à risque ? Quels protocoles de gestion des crises humaines sont appliqués dans les lieux sensibles comme les aéroports ? L’incident de Kisangani rappelle cruellement que les menaces internes peuvent surgir là où on les attend le moins.
La direction de l’aéroport international de Bangboka n’a pas encore communiqué officiellement sur les mesures correctives envisagées. La troisième zone de défense promet quant à elle des “actions concrètes” pour prévenir la répétition de tels drames. La population de la Tshopo reste sous le choc de cette violence inédite en milieu contrôlé.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd