Dans le sillage des accords de paix historiques signés à Washington entre la RDC et le Rwanda fin juin 2025, une dynamique diplomatique inédite se dessine. La rencontre ce vendredi 11 juillet entre Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale congolaise, et sa homologue française Yaël Braun-Pivet au Palais Bourbon, s’inscrit dans ce contexte de vigilance internationale accrue. Cet échange bilatéral, intervenu lors de la 50ème session de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) à Paris, cristallise les espoirs de stabilisation régionale après trois décennies de conflits.
Accompagné de la questeure Chimène Polipoli, de parlementaires et de l’ambassadeur Émile Ngoy Kasongo, Kamerhe a exposé les avancées concrètes découlant de l’accord Washington-RDC-Rwanda. « Saluant le soutien de la France aux efforts diplomatiques pour le rétablissement de la paix dans la région des Grands Lacs », selon le communiqué de l’Assemblée nationale, il a particulièrement mis en lumière le rôle pivot de la diplomatie parlementaire. Une résolution de l’APF soutenant explicitement les accords devrait d’ailleurs être adoptée à l’issue des travaux parisiens.
En écho, Yaël Braun-Pivet a réaffirmé l’engagement « indéfectible » de la France aux côtés de Kinshasa, promettant un soutien continu aux initiatives de paix coordonnées avec les partenaires africains et internationaux. Les discussions ont également porté sur le renforcement des relations bilatérales via le groupe d’amitié RDC-France, tandis que les députés congolais présents à l’APF œuvrent à amplifier la voix nationale dans l’espace francophone.
Cette rencontre haut niveau fait suite à la mission de bons offices menée par l’APF en mai dernier. Pendant deux jours, une délégation parlementaire avait consulté l’ensemble des acteurs socio-politiques congolais à Kinshasa avant de se rendre à Kigali, posant les jalons d’un mécanisme d’accompagnement des processus de paix. Le rapport final, soumis à la direction de l’APF et au médiateur de l’Union africaine Faure Gnassingbé, constitue désormais une feuille de route opérationnelle.
Comment cette synergie institutionnelle peut-elle transformer les avancées diplomatiques en paix durable ? Les observateurs notent que l’implication directe des parlements, via l’APF, introduit une dimension nouvelle dans la résolution des crises africaines. La mobilisation francophone, transcendant les clivages traditionnels, pourrait servir de modèle pour d’autres zones de tension. Alors que la région des Grands Lacs reste sous surveillance, ces assises parisiennes démontrent que la consolidation de l’accord Washington-RDC-Rwanda s’appuie désormais sur un réseau multilatéral élargi.
La mission bons offices dans les Grands Lacs aura ainsi créé un pont tangible entre les capitales et les instances parlementaires. Si les défis sécuritaires persistent, l’articulation entre médiation étatique et diplomatie parlementaire offre des perspectives inédites. La résolution attendue de l’APF pourrait marquer une étape décisive dans l’institutionnalisation de ce mécanisme préventif, renforçant la crédibilité des accords dans un contexte régional encore volatile.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
