Ce samedi à Mohammédia, les Léopards dames de la RDC entrent dans l’arène du Stade El Bachir pour un combat bien plus qu’athlétique. Face aux Cooper Queens de Zambie, ce n’est pas qu’une rencontre de la CAN féminine Maroc 2024 ; c’est une bataille pour l’honneur d’une nation. Treize longues années se sont écoulées depuis la dernière victoire congolaise dans cette compétition reine. Alors que leur destin échappe à leur contrôle, les joueuses arborent le rouge, bleu et jaune avec une détermination farouche, portant sur leurs épaules l’espoir des 2 345 409 km² qu’elles représentent.
Au cœur de cette ultime croisade, une guerrière se dresse : Olga Massombo. L’ailière de Mazatlan FC, repositionnée piston gauche par Hervé Happy, incarne l’âme combative des Léopards dames. « Nous ne sommes pas qu’une équipe », lance-t-elle, le regard braqué sur l’enjeu. « C’est notre dernier match. On va tout faire pour essayer de gagner. C’est à quoi je m’attends. » Ses mots résonnent comme un serment, une promesse de donner sa peau sur le terrain, tel un soldat des FARDC au champ d’honneur. Son appel à ses coéquipières est vibrant : tout donner, être compétitives, rendre au peuple congolais sa fierté.
Mais pourquoi un tel engagement ? Massombo, touchée par les luttes quotidiennes de ses compatriotes, livre une confession poignante : « Le peuple est en train de se battre, on passe par des moments très difficiles. En perdant, c’est une déception, c’est comme si on les avait laissé tomber. » Cette Congolo-Canadienne, qui pourrait fêter sa dixième sélection, porte ce fardeau avec une maturité déconcertante. Malgré les douze défaites enregistrées en dix-neuf matchs ces deux dernières années, malgré le zéro pointé dans ce tournoi, elle refuse la résignation. « On n’a plus de choix. On doit tout donner », assène-t-elle, transformant l’adversité en carburant.
Ce RDC Zambie match représente bien plus qu’une simple rencontre. Pour Massombo, c’est l’occasion de rendre « la monnaie de la pièce » au soutien indéfectible des fans. Pièce maîtresse du 3-5-2 de Happy, elle vibre aux rythmes du football féminin africain qu’elle découvre pleinement. « Le niveau de cette CAN ? C’est la preuve que notre sport se développe jour après jour », analyse-t-elle, visionnaire. « Avec le temps, les états d’esprit vont changer. Il y aura plus d’investissement. » Son diagnostic est lucide : des compétitions comme la CAN féminine offrent une vitrine indispensable, un tremplin pour la visibilité et la progression.
Alors, que peuvent espérer les Léopards dames CAN 2024 ? La victoire face à la Zambie n’offrira probablement pas de qualification, mais elle sculpterait un moment d’éternité. Un baroud d’honneur pour clore une campagne décevante, oui, mais surtout un message fort au peuple congolais : « Nous travaillons dur pour faire mieux. Ils sont au cœur de nos discussions. » Massombo et ses sœurs d’armes entendent prouver que le football féminin RDC a de l’avenir. « On va continuer à faire de notre mieux », promet-elle, les yeux tournés vers l’horizon. Ce samedi soir, chaque duel, chaque course, chaque geste technique sera un hommage à la résilience congolaise. L’heure n’est plus aux calculs, mais au cœur. À l’honneur. Au sacrifice.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd