Un silence lourd pèse ce lundi sur les collines de Bwito, territoire de Rutshuru au Nord-Kivu. Après un week-end de violences extrêmes ayant opposé les rebelles AFC/M23 aux combattants Wazalendo du Collectif des mouvements pour le changement (CMC), les agglomérations de Kihondo, Bambo et Bukombo respirent difficilement. Les stigmates des affrontements Rutshuru demeurent visibles : habitations éventrées, champs ravagés et cette odeur persistante de poudre.
Les combattants Wazalendo ont livré bataille aux rebelles AFC M23 durant quarante-huit heures d’horreur. Les localités de Mubirubiru (Kihondo), Kinjovu et Muko (Bukombo) ont été le théâtre d’engagements féroces. À Bambo, deux explosions puissantes ont frappé le cœur du village. Des toits soufflés, des murs effondrés : les dégâts matériels témoignent de l’intensité des bombardements. Comment des civils peuvent-ils survivre à de telles destructions ?
Les sources locales confirment une escalade continue depuis un mois. Ce conflit Nord-Kivu transforme progressivement la chefferie de Bwito en paysage de désolation. Les combats répétés ont déclenché des mouvements chaotiques de déplacés Bwito fuyant les zones de combat. Des cases incendiées, des récoltes perdues et, plus tragique encore, des vies civiles fauchées par les balles perdues ou les explosions.
Malgré l’accalmie actuelle, l’angoisse persiste chez les habitants. Les déplacés hésitent à regagner leurs foyers, redoutant la reprise soudaine des hostilités. Les autorités locales signalent des besoins humanitaires critiques : eau potable, abris d’urgence et soins médicaux manquent cruellement. La volatilité de la situation rend toute intervention périlleuse. Combien de temps ce répit précaire durera-t-il ?
La communauté internationale observe avec inquiétude cette nouvelle flambée de violence dans l’est congolais. Les mécanismes de paix semblent impuissants face à l’enracinement des groupes armés. Les déplacés Bwito errent entre les villages, cherchant vainement sécurité et assistance. Sans solution politique durable, les affrontements Rutshuru risquent de replonger la région dans le chaos. Les plaies du Nord-Kivu restent béantes, et les civils en paient le prix quotidien.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net