L’insécurité persistante dans l’Est du territoire de Walikale, zone frontalière avec Masisi au Nord-Kivu, paralyse le développement local. Plusieurs initiatives structurantes financées par le gouvernement congolais et ses partenaires ont été brutalement interrompues. Parmi elles, l’ouverture d’une route de desserte agricole de 53 kilomètres reliant Buhimba (groupement Waloa Yungu) à Ntoto (groupement Waloa Uroba) dans le Secteur des Wanianga.
Ce projet phare représentait un espoir concret pour des milliers d’agriculteurs locaux. Comment évacuer les récoltes sans infrastructure viable ? La route devait désenclaver cette région reculée, facilitant l’acheminement des produits champêtres vers les marchés urbains. Pourtant, les travaux sont désormais à l’arrêt. Les agents de l’entreprise ACCODI SARL, chargée de l’exécution, ont quitté la zone en urgence. La proximité de Buhimba avec Kasopo, position avancée des rebelles de l’AFC/M23, a provoqué cette retraite forcée.
Le système de haute intensité de main-d’œuvre, conçu pour employer les habitants, est aujourd’hui inactif. Les travailleurs locaux embauchés pour les chantiers ont également fui leurs villages face à la menace rebelle. Cette double défection bloque irrémédiablement l’avancement des travaux vers Ntoto. Le projet s’inscrivait dans une stratégie plus large de désenclavement. Il devait faire jonction avec un autre tronçon financé par la même entité décentralisée, reliant Ngora (groupement Utunda) à Ntoto via Kilambo (groupement Bafuna).
Quel avenir pour le développement local en RDC lorsque la sécurité fait défaut ? L’objectif de connecter ces zones isolées du territoire de Walikale semble compromis. La suspension affecte directement la mobilité des populations et l’écoulement des productions agricoles. Les autorités confirment que tous les projets resteront gelés jusqu’à une amélioration tangible du climat sécuritaire. La proximité avec le territoire de Masisi, théâtre d’affrontements récurrents, exacerbe les craintes.
La population lance un appel pressant. Seule une paix durable permettra la relance des infrastructures vitales. En l’absence de sécurité, les espoirs de développement s’évanouissent dans cette partie du Nord-Kivu. Les projets suspendus symbolisent l’urgence de stabiliser la région pour sortir les communautés de l’isolement économique. Combien de temps faudra-t-il attendre avant de reprendre le chemin du progrès ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
