Lors du 50e Conseil des ministres, le vice-premier ministre Guy Kabombo Muadiamvita a dressé un état des lieux sécuritaire préoccupant. Les Forces armées de la RDC maintiennent une vigilance maximale face aux incursions de la rébellion M23, soutenue selon Kinshasa par l’armée rwandaise. Dans le Sud-Kivu particulièrement, les lignes de front demeurent figées sous la pression des combats.
Un élément majeur a retenu l’attention du gouvernement : le crash d’un aéronef dans la région de Minembwe, territoire de Fizi. Le ministre a précisé que « les capacités de surveillance aérienne ont été considérablement renforcées ». Cette amélioration technique aurait permis d’identifier et de neutraliser un appareil suspect. « La force aérienne a intercepté un aéronef ennemi tentant de ravitailler des éléments hostiles », a-t-il déclaré.
Les FARDC ont officiellement confirmé cette opération datée du 30 juin. Le porte-parole militaire Sylvain Ekenge a évoqué dans son communiqué « un aéronef non identifié ayant violé l’espace aérien congolais sans autorisation ». L’appareil aurait été détecté par les radars alors qu’il se dirigeait vers « une zone de conflit active », justifiant selon l’armée la prise de « mesures appropriées ».
Cependant, une voix discordante a surgi. Le député honoraire Moïse Nyarugabo, originaire de la région, a vivement contesté cette version sur les réseaux sociaux. Il affirme qu’il s’agissait d’un « avion civil transportant de l’aide humanitaire » destinée aux populations de Minembwe, zone qu’il décrit comme « assiégée depuis des années ». Cette révélation jette une lumière contrastée sur l’incident et soulève des questions cruciales : comment distinguer objectivement un appareil hostile d’une mission humanitaire dans ce contexte de conflit Minembwe ?
Parallèlement, la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu voisin a été abordée. Le ministre a indiqué que les FARDC poursuivaient leurs opérations conjointes contre les groupes ADF/MTM dans la forêt de Manguredjipa. Les dispositifs militaires restent en alerte face aux tentatives d’attaques répétées contre leurs positions.
Cet incident aérien intervient dans un climat de tensions persistantes dans l’Est du pays. Les autorités militaires justifient leur action par l’impératif de protection du territoire national. Mais la controverse sur la nature réelle de l’appareil abattu pourrait alimenter les débats sur les méthodes employées. La population de Minembwe, prise en étau dans ce conflit, attend toujours des éclaircissements définitifs sur cette opération des FARDC à Fizi.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
