Les activités socio-économiques sont paralysées ce jeudi dans la chefferie des Baswagha, territoire de Lubero. Des affrontements violents ont éclaté entre la coalition militaire congolo-ougandaise et des combattants Maï-Maï retranchés sur les hauteurs de Muhola. Dès 5 heures du matin, des tirs nourris ont retenti, semant la panique parmi les populations civiles.
Des témoignages recueillis sur place décrivent une situation dramatique. « Les élèves ont été renvoyés chez eux immédiatement. Les commerces sont restés clos toute la journée », confirme Muhindo Kitsongo Pele, chef de la localité de Vuyinga. Le marché hebdomadaire de Mabambi, vital pour l’approvisionnement de Butembo, est demeuré désert. L’économie locale subit un coup d’arrêt brutal.
Les combats se concentrent autour du groupement de Muhola. Les éléments Maï-Maï opposeraient une résistance farouche aux troupes conjointes. Des armes lourdes ont été entendues dans la zone frontalière de Kalundu, le long de la rivière Mususa. Des habitants ont fui temporairement leurs foyers, craignant pour leur sécurité.
Cet épisode survient dans un contexte stratégique tendu. Le chef d’état-major ougandais, le général Muhoozi Kainerugaba, avait prévenu dimanche dernier : « Les wazalendo sont une force négative. Nous les attaquerons partout où nous les trouverons ». Ces déclarations, faites après sa rencontre avec le président Tshisekedi, indiquent un durcissement notable.
Officiellement, l’opération Shujaa cible les groupes ADF affiliés à l’État islamique. Mais les récents développements suggèrent un élargissement des objectifs. Les Maï-Maï et wazalendo, autrefois alliés occasionnels des FARDC contre le M23, deviendraient désormais des cibles prioritaires. Jusqu’où s’étendra cette opération conjointe ?
Aucun bilan officiel des pertes n’a filtré. L’insécurité persiste dans cette zone reculée du Nord-Kivu. Les perturbations risquent de durer si les combats se poursuivent. L’impact humanitaire pourrait s’aggraver rapidement. La population civile paie déjà un lourd tribut à ces affrontements dans le Nord-Kivu.
La coopération militaire entre Kinshasa et Kampala franchit visiblement un nouveau cap. Des questions se posent sur la stratégie employée dans cette région volatile. L’extension des cibles aux groupes locaux complique-t-elle la résolution des conflits ? Les civils de Baswagha attendent des réponses concrètes face à cette insécurité grandissante.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd