Dans un contexte où près de 80% des petites entreprises congolaises peinent à obtenir des financements bancaires, le partenariat stratégique entre le Fonds pour la Promotion de l’Entrepreneuriat (FPM) et l’agence belge de coopération Enabel pourrait représenter une avancée majeure. Cet accord, scellé récemment, entend combler le déficit chronique d’accès au crédit formel qui entrave la croissance économique nationale depuis des décennies.
Comment transformer le paysage entrepreneurial congolais sans résoudre l’épineuse question du financement ? Le programme conjoint FPM-Enabel apporte une réponse structurée en ciblant spécifiquement les mécanismes d’inclusion financière. Cette coopération Belgique-RDC s’articule autour d’un objectif dual : fluidifier l’octroi de capitaux aux porteurs de projets tout en générant des emplois durables dans des secteurs clés comme l’agro-industrie et les services.
Le crédit, véritable sang vital des PME, circule encore trop difficilement en République Démocratique du Congo où seuls 15% des entrepreneurs parviennent à sécuriser des prêts institutionnels. Ce partenariat FPM Enabel propose d’instaurer des dispositifs de garantie innovants et d’accompagnement technique pour réduire les risques perçus par les institutions financières. Une approche qui pourrait débloquer près de 20 millions de dollars de financements directs selon les projections préliminaires.
L’impact économique anticipé est significatif : chaque tranche de 100 000 dollars injectée dans l’écosystème entrepreneurial congolais pourrait générer jusqu’à 15 emplois formels supplémentaires. La création d’emplois Congo constitue d’ailleurs le pilier central de cette initiative, avec un accent mis sur l’autonomisation des jeunes et des femmes en milieu rural. Les dispositifs prévus incluront notamment des lignes de crédit adaptées aux TPE et un renforcement des capacités de gestion financière.
Ce partenariat s’inscrit dans la durée avec un horizon quinquennal, témoignant d’une volonté d’ancrer durablement les mécanismes de financement entrepreneurs RDC. Si l’on considère que les PME représentent 70% du PIB non-minier congolais, l’amélioration de leur résilience financière pourrait impulser une croissance sectorielle de 3 à 5 points supplémentaires d’ici 2030. Toutefois, le succès de cette coopération dépendra de sa capacité à surmonter les défis infrastructurels et réglementaires persistants.
L’accès crédit RDC demeure le chaînon manquant d’une économie en quête de diversification. En connectant plus efficacement l’offre et la demande de capitaux, ce partenariat pourrait catalyser une transformation profonde de l’entrepreneuriat local. Reste à voir comment ces engagements se matérialiseront concrètement sur le terrain, où les attentes des porteurs de projets contrastent souvent avec la lourdeur des procédures existantes.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd