Une tension palpable règne dans le territoire d’Idiofa où les enseignants de la province éducationnelle Kwilu 3 préparent un mouvement de grève massif à compter de ce lundi 23 juin. La raison ? Le non-versement de leurs salaires du mois de mai par Afriland First Bank, la banque chargée de la paie. Selon les syndicats locaux, aucune explication n’a été fournie par l’établissement financier, plongeant près de 3 000 enseignants dans l’incertitude.
Gilbert Empom, cadre de l’intersyndicale de Kwilu 3, dénonce avec véhémence cette situation lors d’un entretien exclusif : « Ce traitement réservé aux enseignants, particulièrement ceux du diocèse, est tout simplement inacceptable ». Son constat est sans appel : les salaires de mai et juin n’ont toujours pas été crédités alors que les fonds seraient disponibles depuis des semaines. Comment une telle situation peut-elle perdurer dans une région déjà fragilisée ?
Le cœur du litige réside dans des pratiques bancaires décriées. Afriland First Bank est accusée d’avoir instauré une « paie sélective », ne rémunérant que les agents des bureaux gestionnaires tout en laissant les enseignants dans le dénuement. Cette discrimination financière crée un précédent dangereux dans la gestion des fonds publics éducatifs. Jusqu’où cette crise des salaires impayés au Kwilu peut-elle impacter l’avenir des élèves ?
Malgré les multiples tentatives de contact, les responsables de l’agence Afriland First Bank d’Idiofa restent injoignables, nourrissant la colère des syndicats d’éducation en RDC. Cette opacité bancaire aggrave une crise éducative déjà latente dans la région. Les salles de classe risquent de rester vides dès lundi, paralysant l’ensemble du système scolaire local. Quel prix les élèves vont-ils payer pour ce conflit ?
La situation révèle une faille systémique : les enseignants, piliers de l’éducation congolaise, se retrouvent en première ligne d’une bataille financière où ils sont les grands perdants. Avec deux mois de salaires en suspens, comment maintenir la dignité professionnelle ? Le Kwilu 3 devient malgré lui l’épicentre d’une crise nationale où la responsabilité des institutions bancaires interroge. Si aucune solution n’émerge dans les prochaines 48 heures, cette grève pourrait s’étendre à d’autres territoires, rappelant que la stabilité de l’éducation repose sur le respect des engagements salariaux les plus élémentaires.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net