De violents affrontements ont éclaté samedi 21 et dimanche 22 juin dans l’agglomération de Nyanzale, territoire de Rutshuru. Les rebelles de l’AFC-M23 se sont heurtés à des groupes armés locaux, principalement des combattants Wazalendo affiliés au Collectif des mouvements pour le changement (CMC). Selon des sources locales, ces combats ont coûté la vie à au moins deux civils et blessé deux autres, plongeant la population dans une terreur palpable.
Les hostilités se sont concentrées à la lisière des groupements de Mutanda et Kihondo, déclenchant une panique généralisée. Des tirs sporadiques étaient encore audibles ce lundi, soulignant l’extrême volatilité de la situation sécuritaire dans cette partie de la chefferie de Bwito. Depuis plus d’un mois, cette zone subit des accrochages quasi quotidiens. Bambo, Tongo et Bukombo sont également devenus des épicentres récurrents de ces violences qui déchirent le Nord-Kivu.
Cette escalade des affrontements M23 à Rutshuru alimente une catastrophe humanitaire sans précédent. Des milliers de familles fuient vers Bambo, transformé en refuge de fortune. Les déplacés y survivent dans des conditions inhumaines : privés d’accès à leurs champs et dépourvus d’assistance significative. Comment expliquer l’absence criante d’aide dans cette crise humanitaire au Nord-Kivu ? Les notables locaux dénoncent un abandon qui condamne les populations à une détresse croissante.
Le conflit à Nyanzale illustre l’enlisement sécuritaire régional. Les combats entre forces du M23 et groupes locaux paralysent les déplacements et anéantissent les moyens de subsistance. À Bambo, l’afflux massif de déplacés dépasse les capacités d’accueil. Les violences dans la chefferie de Bwito ont coupé les routes commerciales, isolant davantage les communautés. Jusqu’où s’étendra cette spirale destructrice ?
Les autorités provinciales restent muettes sur des solutions concrètes. Pendant ce temps, les besoins vitaux – eau, nourriture, soins médicaux – deviennent inaccessibles pour les sinistrés. Sans intervention urgente, la région risque de sombrer dans une famine généralisée. Cette crise humanitaire au Nord-Kivu exige une mobilisation immédiate avant que le bilan humain ne s’alourdisse davantage.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net