26.2 C
Kinshasa
dimanche, juin 22, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéNon classéÉdito de la semaine du 16 au 22 juin 2025 — Paix...

Édito de la semaine du 16 au 22 juin 2025 — Paix fragile à l’Est, gouvernance sous tension : la RDC face à ses urgences nationales

Une semaine décisive vient de s’achever en RDC, marquée par la signature annoncée d’un accord de paix entre Kinshasa et Kigali, la persistance dramatique de la crise humanitaire à l’Est, et une gouvernance de plus en plus contestée sur fond d’inondations meurtrières et d’alertes sanitaires. À l’heure où le gouvernement célèbre certains progrès économiques, la réalité du terrain contredit l’optimisme officiel : insécurité, scandales politiques et nouveaux drames sociaux se conjuguent pour menacer la cohésion nationale. C’est toute l’architecture de notre avenir qui vacille.

Crise humanitaire aggravée et sécurité hors d’atteinte

Les chiffres sont têtus : 1 million de réfugiés congolais à l’étranger, 500 000 accueillis malgré tout dans le pays, des centaines de milliers d’enfants sans actes de naissance ni accès à l’école (Journée de l’enfant africain). Kinshasa et Bukavu croulent sous les inondations, les catastrophes naturelles attisées par le dérèglement climatique, la mauvaise gouvernance et l’urgence sanitaire – 20 morts du choléra à Kinshasa, système de santé à l’agonie dans les Kivu, explosion de la malnutrition en Ituri. Les drames du lac Tumba et de Goma, les violences sexuelles en forte hausse, la crise de l’eau, tout cela devrait opposer une fin de non-recevoir à toute forme d’auto-satisfaction gouvernementale. La promesse d’un « retour des sinistrés » ne saurait se substituer à une véritable réponse structurelle, tant que la chaîne de l’aide reste paralysée par conflits institutionnels et corruption.

Gouvernance, justice et déficit démocratique

L’impact du conflit et de la corruption s’infiltre partout : budget 2025 revu à la baisse, détournements géants dénoncés au sommet de la justice (affaire Mutamba), crise chronique dans le paiement des salaires, coupures d’électricité, naufrages à répétition, grèves d’enseignants et menaces sur la tenue des examens nationaux. Alors que le Sénat et l’Assemblée ratifient sous pression des accords miniers, des voix s’élèvent pour plus de transparence ; la société civile somme le politique d’associer réellement les Congolais à toutes négociations – Paix comme cobalt ! L’irruption de la justice populaire à Kisangani révèle, en creux, le discrédit durable d’institutions jugées impuissantes ou partiales. La suspension de l’élection du président de la Cour constitutionnelle symbolise ce déficit de confiance, tout comme la persistance des conflits locaux et la défiance vis-à-vis des élites.

Un fil rouge : urgence de lucidité et de courage politique

Le miroir est implacable : derrière chaque avancée institutionnelle, l’État doit d’abord convaincre qu’il est capable de protéger ses citoyens, de réparer l’injustice, de prévenir – et non seulement panser – les catastrophes. L’accalmie militaire n’est rien si la justice transitionnelle reste un vœu pieux et si les populations abandonnées à elles-mêmes ne retrouvent pas la confiance. Une paix de façade ne tiendra pas face à une société civile qui exige la transparence, la responsabilité et l’inclusion, notamment des jeunes et des femmes. À l’heure où s’accumulent les scénarios de transitions et les annonces de réforme, le minimum attendu n’est plus la communication politique mais le passage à l’action concrète, visible du peuple.

Le socle national vacille, mais il n’existe pas de fatalité congolaise. Le courage consistera à faire converger enfin diplomatie, justice et urgence sociale. Nous appelons les gouvernants à briser les silos partisans, accélérer la justice réparatrice pour les victimes et intégrer sans délai la société civile et les experts congolais dans tout processus de négociation, de gouvernance et de reconstruction. Il n’y aura de paix durable qu’à ce prix : pas d’amnistie sans justice, pas d’accalmie sans cohésion sociale. À nous de l’exiger, à la communauté internationale de le soutenir, et aux institutions de le construire, en commençant dès aujourd’hui.

— La Rédaction de CongoQuotidien</i></p>

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques