La nuit du vendredi 20 au samedi 21 juin 2025 a été marquée par de violents affrontements dans la région de Kasopo, territoire de Masisi au Nord-Kivu. Des échanges de tirs nourris ont opposé les rebelles de l’AFC/M23 aux combattants wazalendo, plongeant cette zone déjà fragile dans une nouvelle spirale de violence.
Selon des sources locales concordantes, les hostilités ont éclaté vers 20h00 locales. Les wazalendo ont lancé une offensive contre les positions tenues par l’AFC/M23 dans ce secteur stratégique. Les combats, d’une intensité rare, se sont prolongés jusqu’à 1h00 du matin, créant un climat de terreur parmi les populations civiles. À l’aube, un bilan provisoire faisait état d’au moins huit blessés dans les rangs des wazalendo. Le nombre de victimes du côté des rebelles M23 reste inconnu à ce stade.
La colline de Kasopo se trouve désormais partagée entre les deux belligérants, situation qui maintient la région sous haute tension. Cette reprise brutale des hostilités a immédiatement provoqué des mouvements de panique dans les villages environnants. Des habitants du village de Buhimba, dans le groupement Waloa Yungu (territoire de Walikale), pourtant récemment revenus chez eux, ont été contraints de fuir à nouveau. Des témoins évoquent des scènes de désolation sur les routes, où des familles entières cherchent refuge avec le peu d’effets qu’elles ont pu emporter.
La psychose s’est rapidement installée dans toute la zone de Masisi, région historiquement éprouvée par les conflits armés. Malgré la cessation apparente des tirs enregistrée en matinée, la situation sécuritaire reste extrêmement précaire. Les forces de sécurité congolaises n’ont pas encore fait de déclaration officielle concernant ces événements. Des questions cruciales demeurent : cette accalmie n’est-elle que temporaire ? Jusqu’où cette escalade va-t-elle plonger le Nord-Kivu dans le chaos ?
Les déplacés de Kasopo et Buhimba s’ajoutent aux milliers de civils déjà victimes de l’insécurité chronique au Nord-Kivu. Leur sort immédiat suscite de vives inquiétudes parmi les organisations humanitaires présentes dans la région. L’accès à l’eau potable, à la nourriture et aux soins médicaux constitue un défi majeur pour ces populations en fuite. La communauté internationale observe-t-elle, une fois de plus, sans agir efficacement ?
Les affrontements de Kasopo illustrent la fragilité persistante de la situation sécuritaire au Nord-Kivu. Malgré les multiples initiatives de paix, le territoire de Masisi reste un point chaud où les tensions entre groupes armés peuvent se raviver à tout moment. Cette nouvelle flambée de violence compromet gravement les efforts de stabilisation et de retour des déplacés dans leurs foyers. Les autorités provinciales et nationales se trouvent face à une urgence humanitaire et sécuritaire qui exige des réponses immédiates et coordonnées.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
