Une onde de choc traverse le groupement d’Ikobo, territoire de Walikale au Nord-Kivu. Depuis les violents affrontements de mercredi 18 juin entre les rebelles du M23/AFC et les miliciens Wazalendo du Collectif des Mouvements pour le Changement (CMC/FAPC), un exode massif de civils transforme la région en paysage de désolation. Les combats, concentrés dans le village frontalier de Kateku, ont déclenché une fuite paniquée des habitants abandonnant tout sur leur passage.
Les témoignages recueillis décrivent des scènes de terreur. Les populations de Kateku, Buleusa et Bukumbirwa ont pris d’assaut les routes menant à Rusamambu, cherchant refuge loin des lignes de front. Ce déplacement forcé d’Ikobo illustre la recrudescence de la crise sécuritaire dans cette zone du Nord-Kivu. Des biens abandonnés jalonnent désormais les villages fantômes, symboles d’une vie brutalement interrompue.
Le conflit opposant le M23 aux Wazalendo s’est intensifié ces dernières semaines, plongeant Walikale dans une instabilité chronique. L’implication du général autoproclamé Jonas Bigabo, à la tête des miliciens, complexifie davantage ce tableau sécuritaire déjà sombre. Quelles stratégies déployer pour briser ce cycle de violences ? La question reste sans réponse immédiate.
Si un calme précaire est revenu après plusieurs heures d’échanges nourris, le bilan humain suscite l’inquiétude. Des sources locales évoquent des pertes civiles, incluant morts et blessés, bien que l’évaluation exacte demeure impossible à établir. L’accès aux zones impactées par les affrontements Nord-Kivu reste limité, entravant toute vérification indépendante.
La crise humanitaire s’annonce brutale. Des milliers de déplacés survivent dans des conditions précaires à Rusamambu, sans abri ni ressources. Les organisations humanitaires lancent un appel urgent face à cet exode de civils RDC. Besoins médicaux, nourriture et eau potable : la liste des nécessités s’allonge chaque heure. Les autorités locales sont sommées d’intervenir avant que la situation ne bascule dans la catastrophe sanitaire.
Cette nouvelle flambée de violence dans le conflit M23 Wazalendo rappelle la vulnérabilité chronique des populations du Nord-Kivu. Combien de drames faudra-t-il encore avant une réponse coordonnée ? Les déplacés d’Ikobo incarnent aujourd’hui le visage humain d’une guerre oubliée. Leur sort dépend désormais de la rapidité de l’assistance et d’une sécurisation durable des zones rurales. L’histoire se répète-t-elle inexorablement à Walikale ?
Les yeux sont tournés vers Goma où les décideurs provinciaux et nationaux doivent arbitrer. La communauté internationale, elle aussi, observe cette crise Walikale qui menace de déstabiliser davantage la région. En attendant, les familles déracinées survivent dans l’angoisse, suspendues à l’espoir d’un retour improbable. Leur calvaire souligne l’urgence d’une solution politique au conflit qui ronge l’est de la RDC depuis des décennies.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
