Une embuscade sanglante a ensanglanté jeudi 19 juin le village de Tsiku, territoire de Djugu en Ituri. Des miliciens de la Convention pour la révolution populaire (CRP) ont ouvert le feu sur une patrouille des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) sur la route nationale 27, à 3 km du centre de Lopa. Les combats qui s’ensuivirent pendant plusieurs heures ont fait quatre morts parmi les assaillants et six blessés dans les rangs militaires.
Selon des sources sécuritaires concordantes, les éléments du CRP avaient minutieusement préparé leur attaque. Dissimulés dans des abris de fortune, ils ont surpris les militaires en patrouille offensive. La réaction des FARDC fut immédiate : une riposte organisée permit de repousser l’assaut après un échange de tirs nourri. Des armes furent récupérées sur les miliciens neutralisés durant ces combats en Ituri qui ravivent les craintes d’une recrudescence des conflits armés dans cette région instable.
Le lieutenant Jules Ngongo, porte-parole militaire en Ituri, confirme le bilan. « Six de nos éléments ont été légèrement blessés. L’ennemi, mis en déroute, a tenté de se fondre parmi les déplacés du site de Lopa », précise-t-il. Cette tactique d’infiltration complique les opérations de ratissage menées sans relâche sur l’axe Lopa-Tsiku, dans la chefferie de Bahema Baguru. Où trouver la paix quand les civils servent de boucliers humains ?
Les répercussions humanitaires sont immédiates. Des centaines de familles ont fui Lopa vers Iga-barrière, centre de négoce situé à 25 km au nord de Bunia. Ce nouveau déplacement de civils en Ituri aggrave une crise humanitaire déjà critique. Les déplacés errent sur des routes dangereuses, pris en étau entre les forces régulières et les groupes armés. Combien de vies sacrifiées avant que la sécurité ne revienne ?
Ce nouvel incident survient deux jours après des affrontements similaires à Nogo, toujours dans le territoire de Djugu. Le 17 juin, cinq miliciens du CRP y avaient été tués et cinq autres capturés lors d’accrochages avec les FARDC. La répétition de ces attaques ciblées démontre une stratégie de harcèlement continu des groupes armés. Les blessés parmi les FARDC soulèvent des interrogations sur les moyens déployés pour sécuriser cette zone.
L’armée maintient une présence renforcée dans le secteur tout en appelant les populations à la vigilance. La traque active des éléments rescapés du CRP se poursuit méthodiquement. Mais jusqu’où faudra-t-il repousser l’ennemi pour protéger les civils ? Les combats en Ituri, particulièrement dans le Djugu, s’inscrivent dans un cycle de violence où chaque accalmie précède une nouvelle flambée. Les déplacés civils d’Ituri attendent désespérément une issue durable à ce conflit qui ronge leur terre depuis des années.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
