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Goma sous M23 : Une accalmie trompeuse face à la criminalité persistante

Une accalmie relative enveloppe Goma et le territoire de Nyiragongo, zones contrôlées par la rébellion M23 soutenue par le Rwanda. Pourtant, la criminalité urbaine continue de ronger ces entités du Nord-Kivu. Le dernier rapport du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), publié ce 17 juin 2025, dresse un tableau alarmant pour la période du 1er au 31 mai. Malgré les bouclages sécuritaires observés, l’insécurité maintient sa pression sur les civils.

Au moins quinze civils ont perdu la vie lors d’attaques armées ciblant divers quartiers. L’événement le plus marquant reste l’intrusion du 10 mai dans un établissement de santé. Une trentaine de patients y ont été enlevés de force par des hommes lourdement armés. Cet incident constitue la quatrième attaque du genre depuis janvier 2025 dans ce même centre médical. Ces attaques armées à Goma illustrent la vulnérabilité persistante des infrastructures essentielles.

Les opérations de bouclage menées dans la ville ont certes réduit la criminalité nocturne. Cependant, cette approche sécuritaire a engendré des dérives préoccupantes. La société civile locale a documenté plusieurs cas d’arrestations arbitraires et d’enlèvements imputables aux forces en place. Une situation qui soulève des questions sur les méthodes employées pour contrer l’insécurité au Nord-Kivu.

Parallèlement, les mouvements humanitaires s’intensifient. Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a confirmé l’évacuation vers Kinshasa de 1 359 personnes le 15 mai. Principalement des membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et leurs familles. Le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), quant à lui, a supervisé le rapatriement de plus de 1 200 réfugiés rwandais. Ces flux témoignent des tensions régionales persistantes.

Depuis l’occupation du Nord-Kivu par le M23, les actes criminels se multiplient. Vols à main armée, tentatives de cambriolage et échanges de tirs perturbent quotidiennement la vie des habitants. Des sources concordantes confirment que cette insécurité s’étend aussi aux localités environnantes du territoire de Nyiragongo. Une réalité qui contredit les déclarations de normalisation.

Face à ces accusations, les autorités rebelles du M23 pointent du doigt le régime de Félix Tshisekedi. Selon elles, des éléments infiltrés des FARDC et des groupes Wazalendo opéreraient clandestinement à Goma et dans d’autres territoires. Ces forces seraient responsables de la déstabilisation sécuritaire. Une affirmation qui alimente la controverse sur l’origine réelle de la criminalité à Goma.

Le rapport OCHA RDC souligne ainsi un paradoxe troublant. Les mesures visant à rétablir l’ordre contribuent partiellement à réduire certains délits. Mais elles s’accompagnent de violations des droits fondamentaux et n’endiguent pas les violences les plus graves. La rébellion M23 à Nyiragongo et Goma réussira-t-elle à briser ce cycle infernal ? Les populations, prises en étau entre groupes armés et opérations sécuritaires, attendent des réponses concrètes. L’accalmie actuelle reste trop fragile pour apaiser les craintes légitimes des citoyens.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

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