Des combats d’une rare violence ont ensanglanté la chefferie de Bwito au cœur du territoire de Rutshuru. Lundi 15 et mardi 16 juin, les rebelles de l’AFC/M23 se sont affrontés au Collectif des mouvements pour le changement (CMC) dans les groupements de Bambo, Bukombo et Tongo. Cette flambée de violence s’inscrit dans la continuité du conflit Rutshuru qui déstabilise durablement le Nord-Kivu.
Les hostilités se sont prolongées jusqu’à tard dans la nuit de mardi, notamment autour des villages de Rurere, Kavumu et Birambizo. Des détonations d’armes lourdes ont été signalées pendant plus de douze heures consécutives. Des sources sécuritaires locales confirment que l’affrontement AFC M23 CMC a atteint une intensité inédite depuis des mois dans cette zone stratégique.
Le bilan provisoire est lourd : au moins sept personnes ont perdu la vie, dont le chef du village Shonyi à Bukombo. Quatre autres civils ont été blessés par des éclats d’obus ou des balles perdues. À Mushebere, dix-huit habitations ont été réduites en cendres par des incendies criminels. Ces violences à Bwito ont provoqué une hémorragie humaine immédiate.
Près de la moitié des habitants ont fui précipitamment vers des zones jugées plus sûres. Comment survivront ces déplacés du Nord-Kivu, privés d’abri et de ressources vitales ? Les témoins décrivent des colonnes de familles marchant vers Kiwanja ou Rugari, emportant le strict minimum. L’actualité sécuritaire en RDC révèle ici son visage le plus cruel : des enfants séparés de leurs parents, des personnes âgées abandonnées aux aléas des combats.
Un silence lourd de menaces plane désormais sur la région. Malgré une accalmie relative, des tirs sporadiques continuent d’être entendus. La peur d’une reprise des hostilités paralyse les derniers résidents. Les besoins humanitaires sont criants : eau potable, nourriture, soins médicaux et abris d’urgence font défaut. Les organisations humanitaires peinent à accéder aux zones touchées par ce conflit Rutshuru toujours plus complexe.
Les autorités locales restent muettes sur une éventuelle intervention. Cette nouvelle flambée de violence interroge-t-elle l’efficacité des mécanismes de pacification ? Les déplacés survivent dans des conditions précaires, sans aucune assistance coordonnée. L’urgence est absolue avant que cette crise ne s’enlise davantage. Le Nord-Kivu peut-il encore supporter le poids de telles tragédies répétées ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net