Un calme précaire règne à Kabare ce mardi 17 juin. La vie reprend timidement dans ce territoire du Sud-Kivu après des affrontements meurtriers opposant les groupes Wazalendo aux rebelles du M23 durant le week-end. La population circule avec hésitation, marquée par les violences récentes qui ont ensanglanté la région.
Le système éducatif paie un lourd tribut à cette insécurité persistante. Seul l’Institut Kamole a rouvert ses portes aux élèves. Les cinq établissements voisins gardent leurs portes closes, traumatisés par des combats ayant pénétré l’enceinte scolaire. Un drame symbolise cette tragédie : un élève a perdu la vie sous les balles lors des affrontements. Les cours ne reprendront dans ces écoles qu’à partir de mercredi, selon les dernières informations.
La découverte macabre de quatre corps ce matin rappelle l’extrême volatilité de la situation. Emballés dans des sacs, ils gisaient au bord du lac Kivu, sur la route Amsar. Samy Mulemangabo, acteur de la société civile locale, confirme : « Un calme relatif s’observe à Kabare-centre, mais les tensions demeurent palpables ». Son témoignage souligne l’absence de reprise au Lycée Canya et ailleurs.
Comment expliquer cette peur tenace ? La présence simultanée des belligérants alimente les craintes. Le M23 maintient ses positions dans certaines zones, tandis que les Wazalendo opèrent en périphérie du parc national de Kahuzi-Biega. La population vit en alerte permanente, redoutant une résurgence soudaine des combats. Cette configuration expose Kabare à de nouveaux cycles de violence.
Les affrontements Kabare de ces derniers jours s’inscrivent dans l’éternel conflit M23 Wazalendo qui déchire le Kivu. Cette recrudescence d’hostilités compromet gravement la sécurité des civils et entrave toute perspective de développement. L’insécurité Sud-Kivu atteint des niveaux critiques, paralysant les services essentiels. La timide reprise des écoles Kabare illustre cette vulnérabilité constante.
Quelles mesures pour briser ce cercle infernal ? Les autorités provinciales restent muettes sur d’éventuelles opérations de sécurisation. Pendant ce temps, les habitants s’interrogent : jusqu’où ira cette trêve fragile ? La situation sécuritaire Kivu nécessite des actions urgentes et coordonnées. Les civils, otages de ce conflit, méritent une protection renforcée et un retour durable à la paix.
Le bilan humain exact des derniers combats reste inconnu. Des sources locales évoquent plusieurs disparus et blessés non comptabilisés. La priorité immédiate demeure la sécurisation des axes routiers et des infrastructures éducatives. Sans réponse structurelle, la région risque de sombrer à nouveau dans un cycle de violences dont elle peine à se relever.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net