Une violence barbare a frappé le quartier Ndendere dans la nuit du 16 juin. Six membres de la famille Mâcha Balemba, dit “le Noir”, ont été sauvagement agressés par un commando armé. Plus de douze assaillants lourdement équipés ont fait irruption dans leur domicile de la commune d’Ibanda, à Bukavu, semant la terreur dans ce secteur déjà fragilisé par l’insécurité chronique au Sud-Kivu.
Selon des témoins sous couvert d’anonymat, les occupants ont été soumis à des tortures systématiques. Les agresseurs ont utilisé balles, machettes et couteaux pour blesser leurs victimes avant de s’emparer d’une importante somme d’argent, de bijoux en or et de téléphones portables. Les rescapés, gravement atteints, ont été évacués vers des structures médicales où leur pronostic vital reste engagé.
Cette attaque armée à Bukavu s’inscrit dans une spirale infernale. Lubala Nicolas, président provincial de la Nouvelle dynamique de la société civile du Sud-Kivu, lance un cri d’alarme : « Il ne se passe pas une nuit sans qu’une famille ne soit attaquée. Les habitants ne savent plus à quel saint se vouer face à cette insécurité galopante ». Son organisation pointe directement la responsabilité des rebelles AFC-M23 qui contrôlent la zone.
La violence à Ndendere révèle un abandon criant des populations. Comment expliquer que des groupes armés opèrent avec une telle impunité dans des quartiers résidentiels ? Les résidents dénoncent l’absence patente des forces de l’ordre pendant ces exactions nocturnes. Cette famille agressée rejoint la longue liste des civils pris pour cible dans une région où la loi du plus fort semble s’être imposée.
La société civile fustige l’inaction des rebelles AFC-M23, pourtant maîtres de la ville : « Cette énième attaque illustre le sentiment d’abandon croissant chez les habitants de Bukavu, livrés à eux-mêmes face à une criminalité devenue quotidienne ». L’incapacité à protéger les civils jette une lumière crue sur la déliquescence sécuritaire dans le Sud-Kivu.
Cette nouvelle tragédie soulève des questions brûlantes : jusqu’à quand les autorités de facto fermeront-elles les yeux sur ces exactions ? Quelles mesures concrètes seront prises pour empêcher la reproduction de tels scénarios cauchemardesques ? Alors que le calvaire des victimes se poursuit dans les hôpitaux, la communauté internationale reste étrangement silencieuse face à cette crise humanitaire qui s’aggrave de jour en jour.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
