Une opération de désarmement cruciale se déploie dans le Haut-Uele. Vendredi 13 juin 2025, le Lieutenant-Général Pacifique Masunzu, commandant de la 3e zone de défense, a adressé un ultimatum sans équivoque aux éleveurs Mbororo rassemblés à Nambia, dans le territoire de Niagara. Face à ces groupes détenteurs d’armes de guerre, le message des Forces Armées de la RDC est clair : le dépôt volontaire des armes illégales auprès des autorités militaires est la seule issue acceptable.
Le ton du général Masunzu, rapporté par le service de communication des FARDC, ne laisse place à aucune ambiguïté. La phase de sensibilisation, marquant le début du cantonnement des Mbororo à Nambia, est désormais close. Qu’adviendra-t-il des récalcitrants ? « Les FARDC se verront obligées de désarmer les contrevenants et éventuellement les déférer devant des instances judiciaires », prévient les militaires. La menace d’une traque systématique pèse désormais sur quiconque refuserait de se plier à cet ordre.
Au-delà de la question brûlante des armes illégales, le général a abordé le fond du problème : la présence même de ces éleveurs. Originaires du Tchad, du Soudan, du Cameroun et de Centrafrique, les Mbororo traversent les frontières à la recherche de pâturages pour leurs bétails. Leur installation en RDC soulève des questions cruciales sur l’acquisition légale des terres et la régularité de leur séjour. Leur armement alimente l’inquiétude croissante des populations locales dans le Nord et le Nord-Nord-Est du pays.
Pourquoi Nambia devient-elle l’épicentre de cette crise sécuritaire ? Le gouvernement congolais a décidé d’y cantonner ces éleveurs transfrontaliers après un processus de recensement. Cette double mesure – recensement et cantonnement – constitue la pierre angulaire de la stratégie des autorités congolaises. Son objectif affiché est sans concession : « contrôler toute activité exercée sur le sol congolais ». La réussite de cette opération dans le Haut-Uele est perçue comme un test décisif pour la stabilité de toute la région nord du pays.
Les tensions liées aux conflits entre éleveurs armés et communautés locales dans le Nord-RDC pourraient-elles trouver une issue pacifique à Nambia ? Le succès repose désormais sur la réponse des Mbororo à l’ultimatum des FARDC. Le cantonnement à Nambia représente bien plus qu’une simple relocalisation ; c’est un dispositif central pour le contrôle territorial et la sécurité. La détermination affichée par le général Masunzu et les FARDC laisse présager une intensification des opérations dans les prochains jours. La population du Haut-Uele, comme celle des régions voisines, observe avec une vigilance accrue cette tentative cruciale de désarmement et de régulation d’une présence étrangère armée sur le sol national.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
