Dans la cour de l’école village Bondeko Cardinal Malula à Masina, un cri d’alerte a retenti ce vendredi 13 juin. La Coordination des écoles villages Bondeko y organisait « Tirer la Sonnette », une activité de sensibilisation poignante sur l’éducation inclusive. Le thème annuel, « La technologie d’assistance à l’éducation joue un rôle clé dans le développement de l’éducation inclusive », résonne comme un appel urgent en République Démocratique du Congo. Mais pourquoi cette question mérite-t-elle une mobilisation immédiate ?
Des élèves handicapés côtoient des acteurs sociaux dans ce lieu symbolique, épicentre d’une prise de conscience collective. Martin Lusambila, responsable de l’ONGD Parousia et personne en situation de handicap, lance un message percutant : « Un enfant handicapé n’est plus celui que l’on doit cacher. Ce dernier peut posséder un talent incroyable ». Une affirmation qui rappelle le parcours de Jean-Claude Masangu, ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, dont le succès démontre ce potentiel trop souvent ignoré.
Sacrifice Anakambi, intervenant lors de cette journée cruciale, précise le rôle vital des technologies d’assistance : « Ce sont des moyens matériels comme voiturettes, prothèses ou cannes qui permettent aux personnes handicapées de surmonter leurs limitations ». Ces outils ne sont pas des luxes, mais des nécessités pour accéder à l’apprentissage. Pourtant, combien d’écoles congolaises disposent-elles de ces équipements fondamentaux pour une véritable éducation inclusive en RDC ?
Christ Nzuzi, chef du projet Villages Bondeko, dénonce avec fermeté le fossé entre les textes et la réalité : « Les droits des personnes handicapées sont bafoués malgré nos instruments juridiques. L’éducation inclusive est un droit constitutionnel ! ». Ce constat amer soulève une question cruciale : comment expliquer que la loi reste lettre morte pour ces enfants de Kinshasa et d’ailleurs ?
L’activité, menée en partenariat avec le Fonds Liliane, a passé au peigne fin les droits fondamentaux bafoués : santé, éducation, socialisation. Ces piliers de l’épanouissement restent inaccessibles à beaucoup. Les écoles inclusives comme Bondeko font figure d’exceptions plutôt que de normes. Pourtant, comme le martèle Lusambila : « Une bonne école est celle qui rassemble tous les enfants quel que soit leur état physique ». Un principe simple, mais révolutionnaire dans son application concrète.
Le SOS lancé aux autorités congolaises résonne comme un ultimatum. Sans technologies d’assistance adaptées et sans application stricte des lois sur les droits des personnes handicapées au Congo, l’inclusion restera un mirage. Les enfants présentant un handicap continueront d’être privés de leur droit à contribuer au développement national. La sonnette a été tirée à Masina. Qui l’entendra dans les couloirs du pouvoir ? L’avenir de milliers d’enfants dépend de cette prise de conscience collective et politique.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd
