Les océans étouffent sous le poids de l’inaction humaine, une urgence silencieuse qui menace désormais l’équilibre planétaire. Du haut de la tribune des Nations Unies à Nice, la voix de la République Démocratique du Congo a retenti avec force lors de la 3ème conférence sur l’océan. Eve Bazaiba, ministre d’État chargée de l’Environnement, a délivré un message sans équivoque : “La RDC est prête à coopérer, à innover et à défendre l’océan comme elle défend les forêts. Mais elle n’y parviendra pas seule”. Un avertissement qui résonne comme un coup de semonce dans l’enceinte internationale.
Comment ignorer l’ironie tragique? Ce pays gardien du deuxième poumon vert mondial doit aujourd’hui alerter sur l’asphyxie des mers. Coorganisée par la France et le Costa Rica du 9 au 13 juin, cette conférence océan ONU Nice s’articule autour d’un thème crucial : “Accélérer l’action et mobiliser tous les acteurs pour la conservation et l’exploitation durable de l’océan”. Pour Eve Bazaiba, ce slogan n’est pas qu’une formule diplomatique. Dans son discours océan, elle y voit un “appel mondial à plus de responsabilité”, martelant que la protection environnement marin exige désormais une mobilisation sans précédent.
La position géographique de la RDC révèle pourtant une lueur d’espoir. Son ouverture sur l’Atlantique offre des opportunités stratégiques uniques. “Ces eaux ne sont pas qu’une frontière liquide”, semble affirmer la ministre, suggérant un potentiel inexploité de coopération internationale. Pêche durable, corridors écologiques marins, recherche océanographique – autant de pistes où la RDC pourrait devenir un acteur clé. Mais ces opportunités océan Atlantique RDC restent vulnérables. La surpêche, la pollution plastique et l’acidification des eaux rongent inexorablement ces écosystèmes.
Le parallèle avec la bataille pour les forêts congolaises est éclairant. La RDC a prouvé sa capacité à défendre ses ressources naturelles contre la déforestation. Transposer cet engagement à la protection environnement marin représente un défi colossal. “Défendre l’océan exige la même détermination que protéger nos forêts”, insiste Bazaiba, soulignant que les deux combats sont liés. Les mangroves, ces forêts maritimes, constituent d’ailleurs un pont vital entre ces mondes.
Mais l’heure n’est plus aux discours incantatoires. La ministre congolaise lance un appel pressant à la communauté internationale : sans solidarité concrète, sans transfert de technologies et sans financements pérennes, les initiatives resteront vaines. Cette conférence océan ONU Nice doit déboucher sur des actes. La RDC protection environnement marin ne peut être un combat solitaire. Alors que les courants marins ignorent les frontières, la réponse doit être globale. L’océan Atlantique, berceau de biodiversité, attend plus que des promesses. Sa survie engage désormais notre humanité tout entière.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net