Des milliers de familles congolaises, les mains vides et le regard perdu, attendent toujours la matérialisation des promesses. « On survit grâce aux dons des voisins, mais comment reconstruire sans indemnisation ? », interroge Marie, mère de cinq enfants, rencontrée devant le stade Tata Raphaël. Ce témoignage poignant illustre la réalité des sinistrés des inondations à Kinshasa et dans d’autres provinces, toujours privés de compensation financière malgré les assurances gouvernementales.
La Cellule Permanente d’Alerte et d’Urgence du ministère de l’Intérieur a confirmé ce mercredi 11 juin qu’aucune indemnisation directe n’a été effectuée à ce jour. Dans un communiqué officiel, cette structure chargée de coordonner la gestion des catastrophes naturelles en RDC précise que le processus de sortie de crise se déroule « dans un cadre officiel et structuré », tout en reconnaissant le caractère urgent de la situation.
Face à cette catastrophe naturelle qui a frappé la capitale et plusieurs provinces, plus de 13.000 sinistrés sont hébergés sur trois sites d’accueil principaux à Kinshasa : le stade Tata Raphaël, le stade des Martyrs et l’Hôpital Général de Kinkole. Des ONG interviennent également dans le quartier Ndanu à Limete, apportant une aide humanitaire vitale mais insuffisante.
Le gouvernement met en avant les actions déjà réalisées : « Les ressources mobilisées ont permis la mise en place de sites d’accueil pour sinistrés, la stabilisation du pont Ndjili, des travaux de drainage, ainsi que la distribution de vivres et non-vivres depuis avril 2025 », souligne la Cellule Alerte Urgence. La réhabilitation des réseaux d’eau et d’électricité avec la REGIDESO et la SNEL fait également partie des mesures d’urgence.
Dans les provinces du Sud-Kivu et du Tanganyika, également touchées par ces inondations dévastatrices, des appuis d’urgence ont été remis aux gouverneurs pour renforcer la prise en charge locale. Mais là encore, l’absence de mécanismes concrets d’indemnisation des sinistrés RDC suscite des interrogations.
Alors que la saison des pluies menace de nouveaux drames, cette situation pose une question cruciale : jusqu’à quand les victimes de ces catastrophes naturelles en RDC devront-elles compter uniquement sur l’aide d’urgence, sans perspective de réparation ni de reconstruction de leur vie brisée ? L’efficacité de la réponse institutionnelle face à l’ampleur des besoins reste un enjeu sociétal majeur pour le pays.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
