Une opération inédite de désarmement volontaire secoue la commune d’Ibanda à Bukavu. Comment expliquer cette vague soudaine de remises d’armes dans l’un des quartiers les plus sensibles de la ville ? Au moins 189 armes illégales ont été déposées par leurs détenteurs à Ndendere, marquant une avancée significative dans la lutte contre la criminalité Bukavu.
Cette vague de remise armes volontaire résulte directement d’une campagne sensibilisation armes initiée le 15 février 2025 par le chef de quartier Albert Migabo Nyagaza. En collaboration étroite avec les chefs d’avenues, cette action ciblée a permis de récupérer fusils, pistolets et armes blanches. « Chaque matin, des armes sont signalées aux cadres de base qui alertent immédiatement les services de sécurité », a précisé Nyagaza.
Le mécanisme de collecte révèle l’ampleur de la mobilisation communautaire. Certaines armes ont été déposées chez les chefs d’avenue, d’autres directement aux postes de police. Des découvertes insolites ont été faites : « Certains ont déposé des armes devant ma porte. D’autres ont été retrouvées dans des caniveaux ou en pleine brousse lors des travaux communautaires du Salongo », a témoigné le chef de quartier.
Cette initiative de désarmement Ndendere vise explicitement à réduire les violences armées qui minent la région. Le taux de criminalité Bukavu, particulièrement élevé dans ce secteur, justifie cette approche innovante. La sécurité Ibanda constitue désormais une priorité absolue pour les autorités locales qui entendent étendre ce modèle à d’autres zones sensibles.
La méthode employée combine persuasion et pragmatisme. Aucune sanction n’est infligée aux personnes remettant volontairement leurs armes, créant ainsi un climat de confiance. Cette stratégie contraste avec les opérations coercitives souvent menées par le passé. Les résultats tangibles démontrent l’efficacité du dialogue communautaire dans la gestion des problématiques sécuritaires.
L’impact sur la sécurité quotidienne des habitants pourrait être majeur. Chaque arme retirée de la circulation réduit les risques d’affrontements, de braquages ou de règlements de comptes. La population de Ndendere, longtemps exposée aux violences, perçoit désormais les premiers effets concrets de cette démarche participative. Les commerçants et résidents interrogés expriment un soulagement palpable.
Cette opération s’inscrit dans un contexte national où le gouvernement accélère les programmes de désarmement. Les autorités provinciales du Sud-Kivu surveillent attentivement ce succès local qui pourrait servir de modèle. La pérennité de l’initiative dépendra des moyens alloués et de la poursuite de la mobilisation des relais communautaires.
Quelles seront les prochaines étapes ? Albert Migabo Nyagaza envisage déjà d’intensifier la campagne sensibilisation armes dans les secteurs adjacents. Des réunions de concertation avec les forces de l’ordre sont programmées pour optimiser le circuit de collecte. L’objectif affiché : transformer durablement la sécurité Ibanda et faire de Bukavu un exemple en matière de gestion des armes illicites.
Le bilan actuel dépasse les espérances initiales. Les 189 armes récupérées représentent autant de dangers potentiels neutralisés. Cette opération démontre qu’une approche locale et concertée peut produire des résultats tangibles dans la lutte contre l’insécurité. La prochaine phase consistera à traiter le stock récupéré sous contrôle des forces de sécurité compétentes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net