Des combats d’une rare intensité ont secoué ce dimanche 9 juin le village de Mulema, dans le groupement Kisimba. Selon des sources locales, les rebelles de l’AFC/M23, venus de Kalonge, ont lancé une offensive éclair contre les positions des wazalendo. Les échanges de tirs nourris ont plongé la zone dans un chaos indescriptible.
Après plusieurs heures d’affrontements M23 Walikale, les miliciens ont finalement pris le contrôle total du village. La résistance des wazalendo s’est brisée face à la supériorité numérique et logistique des assaillants. Un témoin évoque des “rafales incessantes qui ont fait trembler la terre”.
Dans une escalade destructrice, les rebelles victorieux ont méthodiquement incendié Mulema avant de se retirer. L’incendie Mulema a réduit en cendres l’ensemble des habitations, transformant ce havre de paix en paysage apocalyptique. Les fumées visibles à des kilomètres témoignent de l’ampleur de la dévastation.
Le village est désormais une coquille vide, abandonné par tous les belligérants. La population, anticipant les violences, avait déjà fui vers la brousse lors des premiers accrochages. Ces déplacés Nord-Kivu survivent désormais sans abri ni assistance dans la forêt environnante. Comment supporteront-ils la saison des pluies ?
Cette attaque s’inscrit dans une crise sécuritaire AFC/M23 persistante qui mine Kisimba depuis quatre mois. Le conflit wazalendo Kisimba a provoqué des déplacements massifs de civils. Une partie des habitants erre dans la forêt, tandis que d’autres tentent de rejoindre des localités plus sûres. Ces survivants vivent dans une précarité extrême, sans soutien humanitaire.
La situation sécuritaire au Nord-Kivu atteint un seuil critique. Les communautés du territoire de Walikale subissent une pression constante entre attaques rebelles et contre-offensives des groupes d’autodéfense. L’absence des forces régulières dans ces zones reculées laisse le champ libre aux violences. Jusqu’à quand cette spirale infernale ?
Les déplacés Nord-Kivu constituent désormais une population fantôme, absente des statistiques officielles. Sans nourriture, sans soins, sans abri, leur survie tient du miracle quotidien. L’incendie Mulema symbolise l’anéantissement progressif des communautés rurales prises en étau dans ce conflit oublié.
Les autorités provinciales restent muettes face à cette tragédie. Pendant ce silence, la crise sécuritaire AFC/M23 continue de générer des vagues de déplacés qui grossissent chaque semaine. Le conflit wazalendo Kisimba pourrait-il s’étendre à d’autres zones du territoire ? La question hante désormais tous les habitants de Walikale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
