Dans un contexte humanitaire critique, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a initié depuis le 1er juin 2025 des projets sanitaires vitaux à Kalehe, au Sud-Kivu. Ces interventions d’urgence ciblent 70 000 personnes vulnérables, avec une attention particulière pour les enfants de 0 à 15 ans, dans des zones déchirées par les affrontements entre le M23 soutenu par le Rwanda et les FARDC alliées aux Wazalendo.
Comment assurer des soins de base quand les structures sanitaires sont dévastées ? Le CICR répond par une prise en charge médicale complètement gratuite dans quatre localités stratégiques : Bushushu, Nyabibwe et Numbi. Durant trois mois, ces projets santé Sud-Kivu incluront la fourniture de médicaments essentiels et d’équipements médicaux pour traiter les blessés par armes, les femmes enceintes et les enfants séparés de leurs familles. Une bouée de sauvetage pour des populations privées d’accès aux soins.
Honore Lemera, infirmier à Bushushu, décrit une situation apocalyptique : « Les pillages ont anéanti notre centre de santé. Tout a disparu : matériel, médicaments. La population errait sans solution. L’aide humanitaire Bushushu du CICR est un véritable soulagement ». Son témoignage illustre l’urgence de ces soins gratuits conflit RDC, où le moindre bandage devient un luxe.
Patrick Makengo, officier santé du CICR, précise que l’appui va au-delà des simples dons : « Nous équipons les structures pour restaurer leur fonctionnement et soutenons le personnel médical. Nos évaluations de mars révélaient un système à genoux : blessés par balles en flux continu, enfants vulnérables RDC errant sans parents ». Ces observations justifient l’approche holistique, comblant les brèches d’un système de santé exsangue.
Ces projets CICR Kalehe représentent plus qu’une assistance ponctuelle : c’est un filet de protection sanitaire pour des communautés prises en étau entre violences et pénuries. Mais comme un médicament ne guérit pas une maladie chronique, cette aide d’urgence appelle des solutions durables. La communauté internationale doit amplifier son engagement, car chaque jour sans accès aux soins condamne des innocents dans l’Est de la RDC. L’espoir renaît à Kalehe, mais il reste fragile comme un pansement sur une plaie béante.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
