Dans une réponse urgente à l’épidémie de variole du singe en RDC, le gouvernement congolais a reçu samedi 31 mai un don stratégique de 1,5 million de doses du vaccin LC16m8 contre le mpox, offert par le Japon, accompagné de 100 000 doses supplémentaires de vaccins D2 fournies par la France. Cet envoi massif, réceptionné par l’INSP santé publique à l’aéroport de Ndjili à Kinshasa, marque un tournant dans la lutte contre cette maladie infectieuse qui sévit particulièrement dans les régions endémiques du pays.
Selon Ismaël Ngoma, coordonnateur des projets de don vaccin Japon RDC, cette livraison comble un besoin critique exprimé par les populations locales : « Ce don répond à une urgence sanitaire palpable. Un deuxième lot attendu fin juin portera le total à 3 millions de doses, s’ajoutant aux 50 000 déjà disponibles ». Comment ces vaccins vont-ils changer la donne ? La priorité absolue sera accordée aux 14 provinces les plus touchées, couvrant 22 zones de santé identifiées comme foyers actifs de transmission.
La cérémonie de réception, supervisée par le coordonnateur du Centre des Opérations d’Urgence Sanitaire et le chef de division logistique du Programme Élargi de Vaccination, s’est tenue dans un contexte épidémiologique alarmant. Les derniers chiffres du ministère de la Santé révèlent que lors de la 21ème semaine de 2025, 653 cas suspects de monkeypox ont été recensés. Parmi les 490 échantillons analysés, le taux de positivité atteint 53%, avec deux décès confirmés à Kinshasa – rappel brutal de la virulence du virus.
Mais pourquoi cette épidémie monkeypox Kinshasa et ses environs résiste-t-elle aux contrôles ? Les spécialistes pointent la combinaison de facteurs environnementaux, de densité populationnelle et de défis logistiques dans l’accès aux soins. Le vaccin mpox Congo LC16m8, spécifiquement développé contre cette souche, agit comme un bouclier en bloquant la réplication virale. Son déploiement ciblé dans les zones critiques pourrait réduire la transmission de jusqu’à 70% selon les modèles épidémiologiques, à condition d’une distribution rapide.
L’INSP a déjà activé son dispositif de chaîne du froid pour garantir l’efficacité des sérums. Les équipes médicales s’apprêtent à lancer des campagnes de vaccination communautaire dans les prochains jours, avec un accent sur les groupes à risque comme les enfants, les soignants et les habitants des zones forestières. Cette intervention arrive à point nommé : chaque semaine de retard dans la vaccination aggrave l’endémicité. Les autorités sanitaires rappellent parallèlement l’importance des gestes barrières – isolement des cas suspects et hygiène renforcée – en complément de l’immunisation.
Si ce premier lot constitue une lueur d’espoir, son impact dépendra de la rapidité d’exécution sur le terrain. La collaboration entre l’INSP, l’OMS et les partenaires techniques sera décisive pour transformer ces doses en rempart tangible contre la maladie. Avec près de 8 000 cas suspects cumulés depuis janvier 2025 en RDC, ce don vaccin Japon RDC pourrait enfin inverser la courbe épidémique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd