Une violence ciblée a une nouvelle fois frappé l’axe routier de Bendera, à 35 km de Kalemie dans la province du Tanganyika. Lundi 3 juin 2025, une attaque armée minutieusement préparée a ensanglanté ce tronçon stratégique. Selon des sources officielles concordantes, le bilan est lourd : deux personnes ont perdu la vie, dont un élément de la Police nationale congolaise (PNC). Cinq autres ont été blessées, parmi lesquelles figurent un ressortissant chinois, des policiers et des militaires des FARDC.
L’embuscade a été tendue entre les villages de Katanga et Kibije, selon le témoignage de l’administrateur du territoire de Kalemie. Les assaillants, dont l’identité reste à déterminer, ont surgi pour prendre en tenaille le convoi. L’opération rapide et violente a plongé la scène dans le chaos. Immédiatement après les tirs, les agresseurs se sont livrés au pillage systématique de biens de valeur avant de disparaître dans la brousse environnante, confirment plusieurs sources locales. Les blessés, évacués en urgence, ont reçu des soins à l’hôpital général de référence de Kalemie.
Cette attaque armée à Kalemie s’inscrit dans un contexte alarmant de recrudescence des violences sur les axes routiers du Tanganyika. Les tronçons Kalemie-Bendera et Kalemie-Kabimba sont particulièrement touchés par cette insécurité endémique. Depuis deux ans, ces routes vitales sont le théâtre d’attaques répétées visant délibérément des ressortissants chinois impliqués dans des projets locaux et des convois militaires. Un schéma inquiétant se dégage : ces agressions s’accompagnent fréquemment d’enlèvements suivis de demandes de rançon, paralysant l’activité économique et semant la terreur parmi les populations.
Face à cette insécurité persistante dans l’Est de la RDC, le gouverneur de la province du Tanganyika, Christian Kitungwa, avait récemment promis des mesures concrètes. Il s’était engagé à renforcer la protection des investisseurs étrangers et des communautés locales. Mais cette dernière embuscade sanglante sur l’axe Bendera soulève des questions pressantes sur l’efficacité des dispositifs sécuritaires déployés. Comment expliquer que ces groupes armés continuent d’opérer avec une telle impunité sur ces routes stratégiques ?
Les autorités locales affirment intensifier leurs efforts pour traquer les auteurs de ces violences. Des opérations de ratissage seraient en cours dans la zone pour tenter de localiser les assaillants repliés. La sécurisation de ces axes est présentée comme une priorité absolue, tant pour le ravitaillement des populations que pour le développement économique de la région. Ces routes constituent en effet des artères commerciales indispensables au Tanganyika. Pourtant, les promesses se heurtent à une réalité brutale : la violence sur l’axe routier en RDC ne faiblit pas.
La présence de victimes étrangères, comme ce ressortissant chinois blessé, risque d’avoir des répercussions sur les investissements dans la région. Les enlèvements contre rançon dans l’Est-Congo deviennent un frein majeur au développement. Alors que les communautés locales vivent dans la peur constante des embuscades, la pression monte sur les autorités pour des résultats tangibles. Des patrouilles conjointes FARDC-PNC ont été annoncées, mais leur déploiement effectif reste attendu. Jusqu’où devra monter le bilan humain avant que ces axes ne soient véritablement sécurisés ? La restauration de la paix sur ces routes cruciales devient un impératif de survie pour le Tanganyika.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net