Les grandes villes de la République Démocratique du Congo font face à une vague inquiétante de braquages à main armée. Ce phénomène a été au cœur des discussions du Conseil des ministres du 30 mai 2025, présidé par le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi. Le Vice-Premier Ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani Lukoo, a tiré la sonnette d’alarme devant cette recrudescence du banditisme.
Des mesures immédiates ont été annoncées pour renforcer la sécurité Kinshasa et autres centres urbains. L’opération Ndobo, lancée précédemment contre les gangs, sera intensifiée. Plus significatif encore : le retrait des éléments policiers affectés à des services privés. Cette décision vise à augmenter les effectifs opérationnels dans les rues. Combien d’hommes seront ainsi réaffectés ? La question reste en suspens.
La veille, le 29 mai, une réunion d’urgence avait rassemblé responsables policiers, autorités provinciales et état-major des FARDC. Trois axes concrets en sont ressortis. Premièrement, des patrouilles mixtes PNC-FARDC seront déployées dans les zones sensibles. Deuxièmement, un contrôle accru des motos – vecteurs fréquents des braquages RDC – sera instauré. Troisièmement, un numéro vert permettra aux citoyens de signaler comportements suspects et extorsions.
Le VPM Shabani a exigé un rapport en extrême urgence pour élaborer un plan de riposte coordonné. L’approche privilégiée combine renseignement opérationnel, présence terrain renforcée et participation citoyenne. Cette stratégie répond-elle vraiment aux défis structurels ? Le phénomène Kuluna persiste depuis des années malgré les multiples opérations policières. Ces gangs organisés continuent de défier l’autorité de l’État.
L’efficacité des mesures anti-criminalité soulève des interrogations légitimes. Comment espérer éradiquer durablement le banditisme quand une grande partie de la population vit dans la précarité et le chômage ? La recrudescence banditisme trouve aussi ses racines dans les fractures socio-économiques. L’opération Ndobo pourra-t-elle inverser la tendance sans s’attaquer à ces causes profondes ?
Le gouvernement promet de restaurer la tranquillité publique. Des moyens supplémentaires seront déployés dans les prochains jours. La population kinoise, victime récurrente de ces violences, attend des résultats tangibles. La crédibilité des mesures annoncées se jugera à l’aune de leur mise en œuvre effective sur le terrain. La pression est maximale sur les forces de sécurité congolaises.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd