À Kabeya Kamwanga, au Kasaï-Oriental, plus de 44 500 personnes luttent quotidiennement pour survivre après les inondations dévastatrices. Un chiffre qui glace le sang et résume le cri d’alarme lancé par Nathalie Aziza, ministre des Affaires sociales, devant les parlementaires européens ce jeudi 29 mai. « Votre contribution sera déterminante », a-t-elle insisté, les yeux rivés sur les représentants d’une Union européenne dont l’aide humanitaire en RDC pourrait changer le destin de milliers de familles.
Le tableau dressé par la ministre est accablant : de décembre 2024 à mai 2025, le pays a enregistré plus de 2 080 victimes à Kasangulu (Kongo-Central) et 2 600 au Kasaï-Central. Des inondations meurtrières qui s’ajoutent aux 1 400 sinistrés du Sankuru et 5 000 autres dans la Tshopo, déchirée par des conflits intercommunautaires. Comment rester insensible face à cette accumulation de drames ?
Devant cette urgence, Aziza a plaidé pour l’ouverture immédiate de couloirs humanitaires, seul espoir pour atteindre les populations prises au piège dans les zones sous contrôle rebelle. « Nous faisons appel à la solidarité de nos partenaires […] particulièrement vous, l’Union européenne », a-t-elle déclaré, soulignant le besoin criant en soins médicaux, eau potable et nourriture. Un appel qui résonne comme un test pour la communauté internationale : jusqu’où ira sa volonté d’aider une RDC exsangue ?
La ministre lie explicitement cette crise aux « calamités naturelles » et à la « guerre d’agression » – référence voilée aux tensions persistantes dans l’Est du pays. Les infrastructures essentielles, hôpitaux et écoles en tête, sont en lambeaux. Sans reconstruction urgente, comment briser le cycle infernal de la précarité ? Les parlementaires européens ont promis leur accompagnement, mais les besoins sur le terrain réclament des actes concrets et immédiats.
Alors que des milliers de Congolais dorment à la belle étoile dans le Kasaï-Oriental ou fuient les conflits dans la Tshopo, l’appel de Nathalie Aziza dépasse la simple assistance. Il questionne notre humanité commune : peut-on laisser des populations entières sombrer quand des solutions existent ? La réponse de l’Europe sera scrutée à la loupe par des victimes qui n’ont plus le luxe d’attendre.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net