Quatre mois se sont écoulés depuis l’occupation de Goma par la rébellion du M23. La capitale du Nord-Kivu présente désormais un visage dévasté où la vie socio-économique s’effondre progressivement. Les témoignages recueillis auprès des structures hospitalières dressent un constat alarmant : la crise sanitaire atteint un seuil critique dans cette région de la RDC.
L’étau se resserre quotidiennement sur les habitants. Les banques restent fermées, paralysant toute activité financière. L’aéroport international de Goma, habituellement poumon économique, maintient ses portes closes. Cette paralysie des infrastructures vitales plonge des milliers de familles dans le désarroi. Le chômage massif transforme la résilience légendaire des Gomatraciens en lutte quotidienne pour la survie.
L’insécurité Nord-Kivu RDC atteint des niveaux préoccupants, avec des mouvements de population et des tensions palpables dans les quartiers. Comment les services essentiels peuvent-ils fonctionner dans un tel contexte ? La réponse vient du secteur médical, aux premières loges de la détresse humaine.
« Tout est devenu compliqué avec ce conflit », confie un médecin gomatracien sous couvert d’anonymat. « Sans banques opérationnelles, sans activités génératrices de revenus, même les soins les plus basiques deviennent inaccessibles ». Les hôpitaux de Goma font face à des difficultés insurmontables : pénurie de médicaments, personnel non payé, et surtout patients incapables de financer leurs traitements.
La situation révèle une vérité crue : la nourriture constitue le premier médicament. « Un malade ne guérit pas sans alimentation adéquate, même avec les meilleurs soins », souligne le praticien. Des examens médicaux de base, coûtant à peine cinq dollars, deviennent des montagnes infranchissables pour une population exsangue. Cette crise sanitaire Nord-Kivu frappe sans distinction urbains et ruraux, créant une urgence humanitaire silencieuse.
Les hôpitaux Goma difficultés s’accumulent alors que les besoins explosent. Les structures sanitaires fonctionnent au ralenti, certaines menaçant de fermer leurs portes. « Nous sommes dans une zone où trouver de quoi se nourrir relève du parcours du combattant », déplore un cadre médical. La souffrance de la population croît de manière exponentielle, selon les termes utilisés par les soignants.
Cette occupation M23 Goma a transformé la métropole en cité fantôme économique. Les commerces peinent à redémarrer, les transports sont disloqués, et l’ombre de la pénurie plane sur les marchés. L’insécurité omniprésente complique toute tentative de retour à la normale, créant un cercle vicieux infernal.
Quelles solutions envisager lorsque les fondations mêmes de la société s’effritent ? La fermeture banques Goma empêche tout redémarrage des activités génératrices de revenus. Les organisations humanitaires présentes sur le terrain tirent la sonnette d’alarme : sans accès aux liquidités et sans sécurité des approvisionnements, la catastrophe humanitaire semble inéluctable.
Quatre mois après le début de l’occupation, Goma respire difficilement. La communauté internationale observe-t-elle cette lente asphyxie ? La réponse des acteurs locaux est sans appel : l’urgence exige des mesures concrètes avant que la crise ne bascule dans l’irréversible.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
