Une mission cruciale de l’Assemblée Parlementaire de la Francophonie (APF) s’est déroulée à Kinshasa les 26 et 27 mai, saluée par la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC. Cette initiative de diplomatie parlementaire vise à endiguer la détérioration sécuritaire dans l’Est du pays, où les violences persistent malgré les efforts internationaux.
Patrice Vahard, directeur du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH), a porté la voix de la MONUSCO lors des consultations. « Privilégions ce qui unit plutôt que ce qui divise », a-t-il lancé aux forces socio-politiques congolaises, soulignant l’urgence d’une cohésion sociale fragilisée. Des échanges francs ont porté sur les mécanismes de sortie de crise : comment la Mission APF RDC et l’ONU peuvent-elles soutenir Kinshasa face à cette crise sécuritaire dans les Grands Lacs qui dure trop longtemps ?
Trois axes prioritaires ont structuré les débats. L’espace civique d’abord, avec des interrogations sur sa préservation dans un contexte tendu. L’État de droit ensuite, nécessitant une consolidation des efforts gouvernementaux existants. Enfin, la question du vivre-ensemble a été placée au cœur des solutions. La cohésion sociale en RDC apparaît-elle comme le rempart contre la fragmentation nationale ? Les participants ont examiné des pistes concrètes pour renforcer ce pilier essentiel.
La dimension régionale de la crise n’a pas été éludée. « Tous doivent s’impliquer pour une issue favorable », a insisté Vahard, réaffirmant le soutien des Nations-Unies aux initiatives de paix. La MONUSCO se dit prête à accompagner « tous les efforts régionaux ou internationaux », exigeant le respect immédiat des accords de paix et la cessation des hostilités. Cet engagement onusien pour la paix dans l’Est Congo répond-il aux attentes des populations meurtries ?
Selon l’Assemblée nationale, la mission APF poursuit quatre objectifs opérationnels. Un suivi rigoureux des engagements pris dans les accords de paix par les exécutifs concernés. L’instauration d’une redevabilité gouvernementale via des rapports réguliers, fondés sur la transparence. La garantie du respect du droit international humanitaire, particulièrement la protection des civils exposés aux violences. Enfin, un mécanisme spécifique de prévention des violences faites aux femmes et filles dans les zones de conflit, incluant justice et réparation.
Cette diplomatie parlementaire à Kinshasa marque une étape décisive dans la recherche de solutions durables. La crise sécuritaire dans les Grands Lacs exige-t-elle désormais une synergie inédite entre acteurs locaux et internationaux ? Les prochaines semaines révéleront si cette mobilisation franco-congolaise parvient à infléchir une situation explosive. L’accent mis sur la cohésion sociale en RDC pourrait s’avérer déterminant pour le retour de la stabilité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd