Le réseau Vodacom a été rétabli ce dimanche 25 mai 2025 à Pinga, dans le territoire de Walikale (Nord-Kivu), mettant fin à plus de deux semaines d’isolement numérique. Une interruption qualifiée de « catastrophe socio-économique » par les habitants, contraints de parcourir 20 kilomètres pour accéder au moindre signal.
Selon Lavie Changwi, secrétaire administratif du groupement Kisimba, cette coupure a paralysé les transactions en monnaie électronique, vitales dans cette zone dépourvue de banques. « Les commerçants devaient marcher jusqu’à Mutongo pour transférer des fonds. Une perte de temps et d’argent insoutenable », a-t-il déclaré.
Mais l’impact le plus alarmant reste sécuritaire. Des individus ont profité du blackout pour propager des rumeurs sur une prétendue présence des rebelles du M23 dans la région. « Sans réseau, impossible de vérifier les informations. La psychose grandissait heure après heure », explique un membre de la société civile sous couvert d’anonymat.
Comment survivre sans réseau dans une zone en proie aux tensions sécuritaires ? Les autorités locales dénoncent une stratégie de désinformation ciblée. « Ces rumeurs visaient à semer la panique et discréditer les forces de l’ordre », accuse Lavie Changwi. Le rétablissement du réseau permettrait désormais de contrer ces manœuvres.
Avec le retour du signal, les opérateurs économiques reprennent timidement leurs activités. Les transferts mobiles, qui représentent 80% des transactions commerciales selon des sources locales, redémarrent. Pour les habitants, c’est aussi le soulagement de pouvoir alerter en cas d’incident sécuritaire.
Cette coupure relance le débat sur la vulnérabilité des infrastructures télécoms en RDC. Le Nord-Kivu, théâtre récurrent de conflits armés, compte parmi les régions les plus affectées par ces interruptions. Une situation qui inquiète les observateurs de la stabilité régionale.
Les causes exactes de la panne restent floues. Vodacom n’a pas encore communiqué officiellement, alimentant les spéculations. Sabotage ? Problème technique ? Les enquêtes en cours devront trancher. Reste que chaque heure sans réseau coûte désormais des milliers de dollars à l’économie locale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd