Une opération sécuritaire d’envergure a secoué Bunia ce jeudi 22 mai. Plus de 120 individus, dont 43 militaires des FARDC en situation irrégulière, ont été interpellés dans le quartier OPAS. Cette action concertée des forces de l’ordre vise à endiguer la recrudescence de crimes ciblant les quartiers Hoho, Bakoko et OPAS de la commune de Mbunya.
Selon le commissaire supérieur Abeli Mwangu, commandant urbain de la Police nationale congolaise, l’opération répondait à un impératif clair : traquer les éléments en uniforme hors cadre réglementaire et les civils impliqués dans des réseaux criminels. « Les militaires interpellés n’étaient pas en règle avec leur hiérarchie. Leur présence incontrôlée alimentait l’insécurité », a-t-il martelé lors d’un point presse.
Parmi les interpellés figurent 27 femmes, 49 civils et un policier. Des armes blanches, téléphones et objets suspects saisis sur place seront versés au dossier judiciaire. « Ces preuves matérielles établissent des liens clairs avec plusieurs attaques récentes », a précisé le commissaire Mwangu, sans toutefois divulguer de détails opérationnels.
Comment expliquer cette concentration de forces irrégulières en plein cœur de l’Ituri ? Les analystes pointent du doigt le phénomène des militaires « déserteurs » ou détachés illégalement de leurs unités. Certains seraient impliqués dans des extorsions ou des trafics, profitant de leur statut pour semer la terreur.
L’opération s’inscrit dans un contexte sécuritaire volatile. La région reste marquée par les activités des groupes armés et les tensions communautaires. Face à cette réalité, les autorités lancent un appel pressant à la population : « Notre meilleur allié reste le citoyen vigilant. Signalez tout mouvement suspect, évitez toute complicité avec les criminels ».
Les personnes interpellées seront présentées devant les juridictions compétentes dans les prochaines 48 heures. Reste à savoir si cette action ponctuelle suffira à dissuader les réseaux criminels. Une question se pose désormais : cette opération marque-t-elle le début d’une campagne sécuritaire durable en Ituri, ou n’est-elle qu’un coup d’épée dans l’eau ?
Les habitants de Bunia accueillent ces arrestations avec un optimisme prudent. « Enfin une réaction forte ! », lance un commerçant de Bakoko sous couvert d’anonymat. Mais d’autres s’interrogent sur la persistance des causes profondes de l’insécurité : chômage des jeunes, circulation incontrôlée des armes, et porosité des dispositifs de contrôle militaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net