Une flambée de choléra sans précédent secoue le site minier de Lomera, dans le territoire de Kabare (Sud-Kivu), avec un bilan hebdomadaire de 105 cas enregistrés. Cette épidémie, qui s’intensifie depuis trois semaines consécutives, expose les conditions sanitaires critiques de cette zone où des milliers de creuseurs artisanaux survivent sans accès à l’eau potable.
Un cocktail explosif : eau contaminée et promiscuité
Le lac Kivu, principale source d’approvisionnement en eau, devient malgré lui un allié du vibrion cholérique. « L’eau est consommée sans traitement ni chloration », déplore MSF dans son rapport du 23 mai. Une situation comparable à une bombe bactériologique dans ce site surpeuplé où les mesures barrières relèvent de l’utopie.
L’intervention d’urgence de MSF : une course contre la montre
Depuis le 9 mai, 30 000 litres d’eau chlorée sont distribués quotidiennement aux populations. Une unité de traitement de 20 lits a été érigée en première ligne contre la maladie. « Chaque minute compte », souligne un responsable de MSF contacté par nos services, alors que les cas hebdomadaires ont été multipliés par dix en un mois.
Vaccination et sensibilisation : le double bouclier sanitaire
Avec déjà 8 111 personnes vaccinées, MSF mise sur la prévention active. Des kits d’hygiène et des campagnes de proximité complètent ce dispositif. Mais comment éviter la contamination dans ces mines où le savon se fait rare et les latrines inexistantes ? La réponse passe par un changement urgent des pratiques quotidiennes.
Le choléra : reconnaître les signes pour agir vite
Cette infection se manifeste par des diarrhées aqueuses brutales et des vomissements, pouvant entraîner une déshydratation mortelle en quelques heures. Son mode de transmission ? Imaginez une étincelle dans une prairie sèche : les selles contaminées propagent la bactérie à vitesse exponentielle via l’eau ou les mains souillées.
Quelles solutions durables pour Lomera ?
Si les mesures d’urgence contiennent la crise, la récurrence des épidémies interroge sur l’absence d’infrastructures pérennes. Les spécialistes insistent : seule une eau traitée systématiquement, couplée à un assainissement adapté, pourrait briser ce cycle infernal. Un défi de taille dans cette région minière où la course à l’or rouge prime souvent sur la santé publique.
En attendant, MSF maintient son dispositif sur le terrain, déterminé à éradiquer cette flambée. Mais l’histoire se répétera-t-elle lors de la prochaine saison des pluies ? La réponse dépendra des actions préventives mises en œuvre dès aujourd’hui.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net