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Maniema : les Wazalendo accusés de torture et pillage à Kibombo

La province du Maniema est sous le choc après de nouvelles révélations sur les exactions attribuées aux milices Wazalendo dans le territoire de Kibombo. Des témoignages accablants décrivent une spirale de violence où torture, extorsion et justice expéditive seraient devenues monnaie courante.

Dans la nuit du 21 au 22 mai, un motocycliste a été sommairement exécuté dans le groupement Okona. Ce drame s’inscrit dans une série de violations systématiques rapportées par la population locale. « Ils torturent, confisquent les biens et imposent des amendes jusqu’à 1 million de francs congolais », dénonce Jonathan Edongo Mulenda, président de la Nouvelle dynamique de la société civile.

Les chiffres avancés par les organisations locales donnent la mesure du phénomène : près de 70% des villages du territoire auraient subi des raids de ces combattants théoriquement déployés pour protéger la population. Une réalité qui contredit radicalement leur mandat officiel de défense de l’intégrité territoriale.

Comment des milices présentées comme patriotes ont-elles pu basculer dans une telle violence ? La question hante les responsables locaux. Les méthodes des Wazalendo évoquent désormais celles des groupes armés qu’ils étaient censés combattre : barrières illégales, arrestations arbitraires et mise en place d’un véritable système de prédation économique.

Face à cette crise, les autorités provinciales reconnaissent timidement le problème. Le ministre de l’Intérieur Taylor Lawamo Selemani promet une réponse institutionnelle, sans fournir de calendrier précis. Une position qui contraste avec l’urgence exprimée par les habitants : « Chaque jour de retard coûte des vies et sape davantage la crédibilité de l’État », insiste un leader communautaire sous couvert d’anonymat.

Les conséquences socio-économiques apparaissent catastrophiques. Le trafic motocycliste – vital pour cette région enclavée – aurait chuté de 40% depuis le début des exactions. Les paysans évitent désormais les marchés locaux par crainte des pillages, provoquant une flambée des prix alimentaires.

Cette situation pose un dilemme majeur aux forces de sécurité régulières. Comment désarmer des groupes théoriquement alliés sans provoquer un conflit ouvert ? Les dernières semaines ont vu se multiplier les accrochages entre militaires et éléments Wazalendo, signe d’une tension croissante.

La société civile réclame une action concertée : démilitarisation des zones habitées, enquêtes judiciaires indépendantes et déploiement renforcé des forces de l’ordre. Des mesures qui butent encore sur les réalités complexes d’une région où le pouvoir étatique peine à s’imposer face aux multiples groupes armés.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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