FARDC vs Mbororo : L’ultimatum qui secoue le Haut-Uele
Dans une situation tendue, deux mouvements massifs d’éleveurs Mbororo marquent le territoire de Faradje. Le premier se dirige vers le Soudan du Sud, le second vers Watsa. Cette migration forcée intervient à quelques jours de l’échéance fixée par l’état-major des FARDC pour leur cantonnement à Niangara. Mais le départ des Mbororo se heurte à une résistance inattendue : les agriculteurs locaux bloquent leur passage, accusant leurs troupeaux de ravager les cultures.
Une cohabitation explosive
« Depuis que le monde a existé, il n’y a aucune bonne relation entre éleveurs et agriculteurs », martèle Benjamin Abiandro, administrateur assistant de Faradje. Son appel au « bon sens » révèle l’ampleur des tensions. Les champs dévastés menacent la sécurité alimentaire d’une population déjà vulnérable. Comment concilier impératif militaire et survie des communautés ?
La société civile en alerte
La Synergie des organisations de la société civile salue l’ultimatum mais exige des mesures d’accompagnement. « Une rencontre urgente s’impose pour établir des mécanismes viables », insiste Jean Claude Malitano, son coordonnateur. En filigrane : la question brûlante du statut juridique des Mbororo. Réfugiés climatiques ? Immigrés illégaux ? Le flou persiste.
Niangara : Solution ou poudrière ?
L’opération d’identification promise par le général major François Mukalay Ngoy cristallise les craintes. Les FARDC menacent d’une « traque de grande envergure » contre les récalcitrants après le 1er juin. Mais le site de cantonnement à Nambia suffira-t-il à désamorcer les conflits agropastoraux chroniques ? L’administration territoriale joue contre la montre.
L’équation sécuritaire
Avec 21 jours pour résoudre des décennies de tensions, les autorités congolaises marchent sur un fil. Les Mbororo, pris entre l’ultimatum militaire et l’hostilité des villages traversés, deviennent malgré eux le symbole d’un dilemme régional : comment réguler la transhumance transfrontalière sans provoquer de crise humanitaire ?
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net