Des combats intenses ont éclaté ce mercredi 21 mai entre les miliciens Wazalendo et les rebelles de l’AFC-M23 à la lisière du parc national de Kahuzi-Biega, dans le territoire de Kabare. Une confrontation armée qui s’est soldée par la prise de contrôle du village de Kabushwa par la rébellion, selon plusieurs témoignages recueillis sur place.
L’assaut aurait été lancé en début de matinée contre les positions des groupes d’autodéfense retranchés dans cette localité du groupement d’Irhambi Katana. Un fait inédit depuis l’offensive de février 2025 qui avait permis à l’AFC-M23 d’occuper plusieurs zones stratégiques de Kabare. Les échanges de tirs et explosions ont duré plusieurs heures avant le repli des Wazalendo, laissant derrière eux des habitations pillées et des champs incendiés.
Cette escalade violence a provoqué un nouvel exode massif vers les centres urbains du Sud-Kivu. Des colonnes de civils fuyant à pied ou chargés sur des motos-taxi ont été observées sur l’axe Bukavu-Walikale. « Nous avons tout abandonné, même nos récoltes », confie un cultivateur rencontré à Minova, dernier point sécurisé avant la zone rouge.
Le parc Kahuzi-Biega, classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, se retrouve une nouvelle fois au cœur des tensions. Les combats auraient dispersé les exploitants illégaux de ressources naturelles qui opéraient dans la réserve. Une situation qui inquiète les écologistes alors que le braconnage et l’extraction minière clandestine menacent déjà cet écosystème unique.
Les questions se multiplient sur l’évolution du front dans cette région aux reliefs accidentés : les rebelles consolideront-ils leur emprise sur Kabushwa ? Quelles conséquences pour une population déjà fragilisée par des années de conflits cycliques ? Les autorités provinciales restent muettes tandis que les organisations humanitaires alertent sur l’urgence d’un corridor sécurisé pour l’aide d’urgence.
Ce nouvel épisode confirme la volatilité de la situation sécuritaire dans l’est de la RDC. Malgré les multiples initiatives de paix, la course au contrôle des zones riches en minerais continue d’alimenter les violences. Le territoire de Kabare, verrou stratégique entre le Masisi et le Nord-Kivu, reste un point névralgique dans ce conflit aux ramifications complexes.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net