Une nouvelle tragédie a frappé le groupement Luberike ce mardi 20 mai. Des éléments présumés de l’AFC/M23 ont exécuté sauvagement un civil dans leur camp de Kashebere, territoire de Walikale. La victime, arrêtée dans le village voisin de Bululu, aurait subi des sévices mortels lors de sa détention. Les circonstances de cette arrestation arbitraire demeurent troubles, selon plusieurs témoins locaux.
Le drame survient dans un contexte d’occupation militaire prolongée. Depuis le déploiement des rebelles dans cette zone du Nord-Kivu, les exactions contre les populations civiles se multiplient. « Ils contrôlent nos mouvements, confisquent nos récoltes et maintenant ils tuent en toute impunité », dénonce un habitant sous couvert d’anonymat.
Un silence pesant entoure les motivations des bourreaux. Aucune revendication n’a filtré des rangs rebelles, tandis que le corps du défunt n’avait toujours pas été restitué à sa famille mercredi matin. Cette pratique d’occultation des victimes caractérise depuis des mois la stratégie d’intimidation des groupes armés actifs dans la région.
Ce meurtre porte à quatre le nombre de civils liquidés autour de Kashebere depuis le début de l’occupation. Les précédents cas concernaient des paysans accusés de collaboration avec les FARDC ou de refus de payer des « taxes révolutionnaires ». Une logique de terreur qui paralyse progressivement l’ensemble du territoire de Walikale.
Les autorités locales semblent impuissantes face à cette escalade violente. Le chef de groupement Luberike, joint par téléphone, évoque « une situation sécuritaire hors de contrôle ». Les forces de l’ordre, absentes de la zone depuis des semaines, ne peuvent assurer la protection des 15.000 habitants de la circonscription.
Cette affire relance le débat sur l’emprise grandissante des rebelles dans l’est du pays. Combien de victimes faudra-t-il encore déplorer avant que la communauté internationale n’intervienne ? Les récentes résolutions de l’ONU sur le désarmement des groupes armés peinent à se concrétiser sur le terrain.
En attendant, les civils paient le prix fort. Les déplacements vers Goma ou Masisi sont devenus périlleux, les champs abandonnés menacent la sécurité alimentaire, et chaque foyer compte désormais ses disparus. Un cycle infernal qui transforme progressivement le Nord-Kivu en poudrière humanitaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
