La nature a frappé sans avertissement. Dimanche 18 mai, des trombes d’eau accompagnées de rafales destructrices se sont abattues sur Bandundu, transformant les rues de cette ville du Kwilu en torrents furieux. Un spectacle apocalyptique qui laisse derrière lui un bilan matériel catastrophique et des centaines de sinistrés hagards.
Une colère climatique imprévisible
En moins de trois heures, l’équivalent d’un mois de précipitations s’est déversé sur la région. Les quartiers Trois Rivières et MONUSCO, pourtant habitués aux intempéries saisonnières, ont subi des inondations d’une violence inédite. « C’était comme si le ciel voulait tout engloutir », témoigne un commerçant dont l’échoppe n’a résisté ni aux eaux ni aux vents.
Infrastructures publiques : un maillon faible démasqué
Le commissariat provincial de la police présente aujourd’hui des allures de navire naufragé. Toiture envolée, archives détrempées, équipements hors d’usage : les forces de l’ordre, premières répondantes en cas de catastrophe, se retrouvent paradoxalement en première ligne des sinistrés. Le colonel Camille Atungale alerte : « Notre hôpital de la police a perdu sa capacité opérationnelle. Comment assurer la sécurité sanitaire dans ces conditions ? »
Églises, écoles, commerces : le tissu social disloqué
La paroisse Saint Arnold, lieu de refuge traditionnel des populations, a perdu ses murs protecteurs. Les salles de classe de plusieurs établissements scolaires gisent sous des monticules de débris. Une double tragédie pour une région où seulement 34% des enfants achèvent le cycle primaire. Combien de cris d’alarme faudra-t-il pour que les infrastructures publiques soient renforcées ?
Urgence humanitaire et résilience climatique
Des familles entières errent dans les décombres, cherchant désespérément quelques effets personnels. Les autorités provinciales promettent une évaluation rapide des dégâts, mais les habitants du Kwilu connaissent la litanie des promesses non tenues. Pendant ce temps, les spécialistes du climat rappellent l’urgence d’adapter les constructions aux nouvelles réalités météorologiques.
Cette catastrophe met en lumière un paradoxe accablant : ceux qui contribuent le moins au réchauffement climatique – comme les populations du Kwilu – en subissent les pires conséquences. Quand l’aide d’urgence arrivera-t-elle ? Comment reconstruire en intégrant les risques climatiques ? Autant de questions qui résonnent dans chaque maison effondrée, chaque toiture arrachée, chaque espoir englouti.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
