La ville de Kisangani, chef-lieu de la Tshopo, est plongée dans une spirale de violence inquiétante. Trois conducteurs de moto-taxi ont été abattus par des hommes armés non identifiés entre fin août et début septembre. Ces meurtres ciblés, survenus dans des quartiers différents, soulèvent des questions alarmantes sur la sécurité urbaine en République démocratique du Congo.
Les attaques ne se cantonnent plus aux artères fréquentées. Plusieurs domiciles de la commune de Mangobo et de la Tshopo ont été violemment pris d’assaut ces dernières nuits. Des témoins évoquent des scènes de panique : « Ils frappent aux portes après minuit, menacent avec des machettes et emportent tout ce qu’ils trouvent », relate un habitant sous couvert d’anonymat.
Cette recrudescence des violences armées intervient dans un contexte sécuritaire déjà fragile. Les motards-taximen, première cible apparente, dénoncent un climat de terreur. « Comment travailler quand chaque course pourrait être la dernière ? », interroge l’un d’eux, membre d’une association locale de conducteurs. Leur colère croît face à l’absence de patrouilles visibles malgré les promesses des autorités.
Les appels à l’aide se multiplient dans les réseaux sociaux et lors de rassemblements spontanés. Une pétition exigeant le renforcement des effectifs policiers et l’installation de caméras de surveillance aurait déjà recueilli des centaines de signatures. Pendant ce temps, la brigade urbaine assure avoir « intensifié les contrôles routiers » et promet « des arrestations imminentes ».
Des sources sécuritaires évoquent cependant des défis opérationnels majeurs. Le manque de moyens logistiques, la porosité des axes de sortie de la ville et la méfiance d’une partie de la population compliqueraient les investigations. Certains observateurs pointent un possible lien avec des groupes criminels transfrontaliers, sans qu’aucune preuve formelle n’ait été avancée.
Alors que le bilan humain et psychologique s’alourdit, une question persiste : Kisangani parviendra-t-elle à endiguer cette vague de crimes avant qu’elle ne dégénère en crise ouverte ? La réponse des prochains jours pourrait déterminer l’avenir sécuritaire de toute la province orientale.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net