Deux civils ont perdu la vie et cinq autres ont été blessés lors d’une explosion de grenade survenue samedi 17 mai à Bakila-Tenambo, près d’Oïcha dans le territoire de Beni. L’incident, attribué à une manipulation accidentelle par un militaire des FARDC, a provoqué une onde de choc dans cette zone déjà éprouvée par l’insécurité chronique du Nord-Kivu.
Selon les témoignages recueillis, l’engin explosif aurait échappé au contrôle d’un élément des forces régulières lors d’une opération de routine. Les victimes, prises dans le rayonnement mortel de la déflagration, ont été évacuées vers une structure médicale locale où leur pronostic vital reste engagé pour les cas les plus graves.
La bourgmestre d’Oïcha, Kavira Mwenge, confirme la version des faits tout en insistant sur le caractère involontaire de l’acte. « Une enquête rigoureuse est en cours pour déterminer les circonstances exactes de cette tragédie », a-t-elle déclaré à notre rédaction, soulignant la mobilisation immédiate des services de sécurité.
Cet accident relance le débat sur les protocoles de manipulation d’armes par les troupes gouvernementales dans les zones civiles. Comment prévenir de tels drames humains quand les populations vivent au contact quotidien des dispositifs militaires ?
La réaction violente des habitants – qui ont incendié le bureau local de Bakila-Tenambo – traduit une colère latente. Cette flambée de violence post-accidentelle rappelle les tensions récurrentes entre civils et forces de défense dans une région où chaque erreur peut enflammer les passions.
Les autorités tentent désormais de contenir les conséquences politiques de ce drame. Le commandement des FARDC a promis des sanctions exemplaires tout en appelant au calme. Une cellule psychologique aurait été déployée pour apaiser les esprits dans les communautés affectées.
Cet événement survient dans un contexte sécuritaire volatile où les accidents militaires s’ajoutent aux menaces des groupes armés. Le territoire de Beni, théâtre d’opérations militaires intensives depuis des années, reste un point chaud de la cartographie des risques en RDC.
Les enquêteurs militaires devront maintenant trancher : simple négligence individuelle ou défaillance systémique dans la gestion des munitions ? La réponse à cette question déterminera l’impact durable de cet incident sur la relation armée-population dans le Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: mediacongo.net
