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Insécurité à Beni : La société civile paralyse Mangurujipa pour exiger la paix

Depuis samedi 17 mai, une paralysie totale frappe l’axe Mangurujipa–Ndjiapanda dans le territoire de Beni (Nord-Kivu). Toutes les activités commerciales et sociales ont été suspendues sur ordre de la société civile locale, exaspérée par la recrudescence des violences armées dans cette région de la République démocratique du Congo.

Selon des sources concordantes, cette grève citoyenne fait suite à une série d’attaques attribuées à des groupes armés non identifiés. Au moins huit civils auraient péri dans des incidents séparés ces quinze derniers jours, selon le décompte des organisations locales. Des marchés, écoles et centres de santé restent désertés dans un climat de psychose collective.

« Notre patience a atteint ses limites », tonne Samuel Kagheni, porte-parole de la synergie des structures civiles. Le leader communautaire interpelle directement les autorités : « Les services de sécurité ont-ils les moyens de leur mandat ? Combien de victimes faudra-t-il encore déplorer avant que la situation ne change ? »

Cette mobilisation inédite souligne l’ampleur de la colère populaire face à l’enlisement sécuritaire. Les habitants réclament notamment le déploiement urgent de renforts militaires et l’accélération des opérations contre les factions rebelles actives dans la zone. Certains témoins évoquent des déplacements massifs de population vers les centres urbains mieux protégés.

Interrogée par nos soins, la société civile régionale apporte son soutien au mouvement. « Quand l’État abdique son rôle régalien, le peuple devient son propre garde-fou », analyse un membre de la Ligue des droits humains du Nord-Kivu sous couvert d’anonymat.

Du côté des autorités militaires, le silence persiste. Aucune réaction officielle n’a filtré concernant les mesures envisagées pour répondre à cette crise multidimensionnelle. Cette absence de communication alimente les spéculations sur les capacités réelles des Forces armées congolaises (FARDC) à sécuriser cette zone stratégique frontalière de l’Ouganda.

Des observateurs pointent du doigt la complexité du dossier sécuritaire au Nord-Kivu. La région reste en effet le théâtre d’affrontements entre près d’une centaine de groupes armés, selon le dernier rapport des Nations unies. Cette fragmentation complique toute stratégie militaire unifiée.

La paralysie des activités économiques commence à faire sentir ses effets. Des commerçants évoquent déjà des pertes estimées à plusieurs milliers de dollars. « Comment voulez-vous que nous survivions ? », s’indigne une vendeuse de manioc jointe par téléphone. « Entre les milices qui rackettent et les grèves qui bloquent tout, c’est l’étouffement total. »

Cette crise relance le débat sur l’efficacité des mécanismes de protection des civils en RDC. Alors que Kinshasa promet régulièrement des « solutions durables », sur le terrain, les populations continuent de payer le prix fort d’un conflit qui entre dans sa troisième décennie.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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