La République Démocratique du Congo fait face à une recrudescence inquiétante de cas de Mpox, communément appelée variole du singe. Selon le dernier rapport du ministère de la Santé publique, 2 157 nouveaux cas suspects ont été enregistrés lors de la semaine S18 de 2025, dont 229 confirmés. Neuf décès ont été notifiés, avec un taux de létalité variant entre 0,46 % et 1,68 %. Une situation qui rappelle l’urgence de renforcer les stratégies de prévention et de prise en charge.
Vaccination en progression : le Sud-Kivu en première ligne
Dans cette course contre la montre, la RDC a vacciné 521 048 personnes contre la Mpox. Un effort amplifié par la réception de 200 000 doses supplémentaires du vaccin fournies par GAVI. Trois zones de santé du Sud-Kivu – Miti Murhesa, Uvira et Nyantende – ont initié des campagnes ciblées. Mais comment garantir l’accès équitable dans les régions reculées ? La question reste centrale pour endiguer l’épidémie.
Kinshasa sous tension : des centres de santé saturés à 39,2 %
À Kinshasa, les structures médicales peinent sous le poids des cas actifs. Le centre de Kinkole compte 20 patients, dont 15 confirmés, tandis que la Clinique Kinoise a enregistré un décès parmi ses 15 cas. Avec un taux d’occupation moyen de 39,2 %, les professionnels de santé alertent sur la nécessité de renforcer les capacités d’hospitalisation. « Les cas modérés représentent la majorité, mais chaque lit compte », souligne un médecin sous couvert d’anonymat.
Mpox et VIH : une co-infection sous-estimée à Kinshasa
Un autre défi émerge au centre de soins de Kokolo : 9,32 % des patients atteints de Mpox sont également séropositifs. Les jeunes adultes (18-24 ans) et les plus de 44 ans constituent les groupes les plus touchés par cette double infection. Les symptômes ? Dans 94,9 % des cas, des lésions cutanées caractéristiques, accompagnées de fièvre pour 89,8 % des malades. La tranche d’âge 25-34 ans paie le plus lourd tribut, avec 54,24 % des cas.
Bilan national : 1 789 décès depuis le début de l’épidémie
Depuis l’apparition de la maladie, la RDC totalise 106 283 cas, dont 21 143 confirmés en laboratoire. Le nombre de décès s’élève à 1 789 – un chiffre qui interroge sur l’efficacité des protocoles thérapeutiques actuels. Si la vaccination avance, les experts insistent sur le dépistage précoce et l’hygiène des mains. « Éviter le contact avec les animaux sauvages et les lésions cutanées des malades reste la meilleure protection », rappelle un épidémiologiste de Kinshasa.
Alors que la communauté internationale observe ces chiffres, une question persiste : la RDC parviendra-t-elle à inverser la courbe avant que la Mpox ne devienne une endémie incontrôlable ? La réponse dépendra des prochains mois.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd