Kinshasa, phare culturel de l’Afrique centrale, s’apprête à vibrer au rythme d’une ambition aussi audacieuse que nécessaire. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 15 mai, les ministres du Tourisme et de la Culture ont dévoilé les contours d’un projet qui pourrait redéfinir la place de la République Démocratique du Congo sur l’échiquier mondial. Entre mélodies envoûtantes et paysages à couper le souffle, le pays se rêve en nouvelle destination incontournable.
Didier M’Pambia, ministre du Tourisme, a lancé un appel vibrant à ses concitoyens : Il est temps de devenir les ambassadeurs d’une RDC resplendissante
. Son plaidoyer pour une valorisation de l’image nationale s’inscrit dans la perspective du premier Festival Mondial de la Musique et du Tourisme, prévu en juillet prochain. Un événement qui se veut bien plus qu’une simple vitrine artistique. Notre objectif ? Transformer la perception internationale tout en stimulant l’économie locale grâce au soft power congolais
, précise-t-il, les yeux brillants de conviction.
L’annonce du thème officiel – Promouvoir le tourisme et la culture comme vecteurs de paix
– résonne comme un manifeste politique. Derrière les mots se dessine une stratégie ambitieuse : faire dialoguer les continents par les arts tout en exposant les trésors souvent méconnus du pays. Le programme des visites guidées promet d’embarquer les visiteurs dans un périple sensoriel : croisière sur le fleuve Congo, découverte de la Mangrove aux mille reflets émeraude, plongée dans l’histoire au site Lumumba… Autant de joyaux qui attendent leur heure de gloire.
Yolande Elebe, ministre de la Culture, esquisse quant à elle une vision poétique de l’événement : Imaginez Kinshasa transformée en carrefour des vibrations mondiales… Les rumba congolaise épousant le flamenco, les mélodies pygmées dialoguant avec le jazz new-yorkais
. Sa voix se fait plus grave : Ce festival n’est pas qu’une fête. C’est une reconquête de notre narrative culturel
. L’enjeu dépasse largement le cadre artistique : il s’agit de positionner la RDC comme acteur majeur du dialogue interculturel mondial.
L’annonce de la participation du Secrétaire général de l’ONU Tourisme ajoute une dimension géopolitique à l’événement. Une reconnaissance internationale qui pourrait ouvrir les vannes des investissements tourisme Congo. Les deux ministres insistent sur l’effet catalyseur attendu : création d’emplois, développement d’infrastructures, mise en réseau des acteurs locaux…
Mais comment transformer cet ambitieux projet en réalité tangible ? Le défi logistique est de taille : accueillir des artistes internationaux tout en mettant aux normes les sites touristiques. La clé résidera peut-être dans l’implication des communautés locales, gardiennes d’un savoir-faire ancestral. Car derrière les discours officiels se profile une question essentielle : et si ce festival était l’étincelle d’une renaissance culturelle panafricaine ?
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net